Le Journal de Quebec - Weekend

Ode à l’ultra violence

LOS ANGELES | Les amateurs de jeux vidéo ont l’habitude de jouer le rôle de guerriers numériques arrogants, capables de se relever après avoir essuyé une blessure mortelle et de reprendre avec joie l’exterminat­ion de légions de méchants sans visage. Et si

- Steve Tilley Agence QMI

Les créateurs de la série populaire Uncharted ont misé sur une approche inédite et déchirante de la violence virtuelle dans leur jeu postapocal­yptique The Last of Us. Chaleureus­ement accueilli par la critique au E3, à Los Angeles, le jeu sera publié l’année prochaine pour PlayStatio­n 3.

VIOLENCE EXTRÊME

The Last of Us se déroule 20 ans après une pandémie qui a décimé presque toute l’humanité. Dans le rôle d’un survi- vant grisonnant du nom de Joel, les joueurs doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour amasser des ressources et assurer non seulement la sécurité du personnage, mais également celle de la jeune Ellie, âgée de 14 ans, sous sa responsabi­lité.

« La violence se devait d’être brutale, pour que les joueurs croient réellement aux motivation­s des personnage­s », a dit le principal concepteur de The Last of Us, Jacob Minkoff, des studios Naughty Dog, à Santa Monica, en Californie.

« Ces personnage­s sont motivés par des enjeux intenses. »

Lors d’une démonstrat­ion de ce jeu étonnammen­t cinématiqu­e, Joel et Ellie se sont fait tendre une embuscade par un groupe de bandits, cachés parmi les décombres d’un hôtel dans les ruines de Pittsburgh. Alliant leurs efforts, Joel et le personnage d’Ellie, contrôlé par l’ordinateur, ont repoussé leurs attaquants, dont un que Joel a liquidé sans merci : il lui a enfoncé son revolver dans le corps et, ignorant les suppliques de l’homme à sa merci, fait feu à bout portant.

Minkoff indique que des films tels que The Profession­al et No Country For Old Men ont inspiré ces personnage­s crédibles et leur implacable dureté, face à un destin d’une rare violence.

« Ce sont des films où la violence est brutale, réaliste et finale, mais sans être gratuite ; tout est mis au service des personnage­s et de l’émotion. »

RUINES URBAINES

De toute évidence influencée par d’autres films comme The Road et I Am Legend, sur le plan visuel, l’allure du mon- de de ce jeu est aussi le résultat de recherches réelles, en matière de décrépitud­e urbaine.

« On trouve, en ligne, tous ces sites d’exploratio­n urbaine qui montrent ce que les gens appellent de la “pornograph­ie de ruines”, en référence à tous ces magnifique­s édifices abandonnés », de dire Minkoff. Il a cité les ruines urbaines de Detroit, de La Nouvelle-Orléans postKatrin­a et d’un hôpital abandonné de Los Angeles, comme sites qui ont aidé les créateurs de Naughty Dog à cerner l’atmosphère et l’allure visuelle de leur jeu.

Mais s’aventurer dans des bâtiments abandonnés, au nom de la création d’un jeu vidéo, n’est pas sans poser certains risques.

« Nous avions obtenu les permis nécessaire­s, mais ils nous aussi ont fait signer des décharges pour les dégager de toute responsabi­lité, dans l’éventualit­é où le plancher céderait et l’un de nous irait s’embrocher, plus bas, sur des débris de structure. »

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THE LAST OF US
JEUX VIDÉO THE LAST OF US

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