Le Journal de Quebec - Weekend

Qu’est-ce qui fait une série culte?

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Quand un film et une série télé sont « couchés » sur le papier, ses auteurs sont toujours convaincus qu’ils ont un succès boeuf entre les mains. Malheureus­ement, la réalité est tout autre. Même chose en littératur­e ou au théâtre. Quand il a écrit Les belles soeurs, même s’il était confiant, Michel Tremblay était loin de se douter qu’on jouerait la pièce à travers le monde et qu’on en tirerait 40 ans plus tard, une comédie musicale qui deviendrai­t un succès à Montréal comme à Paris.

Yann Martel n’imaginait pas non plus que L’histoire de Pi serait lue par des centaines de milliers de personnes et que le prix Booker le mettrait à vie à l’abri de tout souci financier. Ils croyaient dur comme fer à leur film, mais Olivier Nakache et Éric Toledano n’ont jamais soupçonné qu’Intouchabl­es ferait 20 millions d’entrées juste en France.

M*A*S*H EST ENCORE No 1

Après des années de succès, le créateur de Dallas, David Jacobs n’en resta pas moins médusé d’apprendre que la finale avait retenu 33,3 millions d’Américains devant leurs téléviseur­s et plus de 300 millions d’autres à travers le monde. Malgré ces chiffres astronomiq­ues, le record d’audience pour une dernière appartient toujours à M*A*S*H avec une cote d’écoute de 50,2 millions, en 1983, aux É.-U. seulement. Il ne faut pas en déduire pour autant que la télé d’aujourd’hui est moins captivante. À l’époque, les auditoires étaient beaucoup moins fragmentés.

Après coup, on peut toujours expliquer en partie le succès d’une oeuvre. Elle est arrivée au bon moment, elle a réussi à émouvoir des personnes de tous les âges, elle correspond­ait aux préoccupat­ions du temps, elle a suscité un engouement qui s’est répandu comme une traînée de poudre, tous se sont reconnus dans les personnage­s, on s’y est identifié, etc., etc. Pourquoi les séries Dallas et Dynasty ont-elles captivé les téléspecta­teurs de tant de pays ? Les Ewing comme les Carrington ne nous ressemblai­ent guère. Ils ne ressemblai­ent pas davantage à la majorité des familles anglaises, italiennes ou allemandes qui suivaient pourtant leurs péripéties avec la même ferveur que nous. On haïssait J.R. (Larry Hagman) avec délectatio­n et on aimait Bobby (Patrick Duffy) comme un frère !

UNE PREMIÈRE ENCOURAGEA­NTE

La chaîne câblée de Ted Turner, le magnat américain des communicat­ions, vient de faire un pari audacieux: ressuscite­r Dallas. Ce n’est pas une mince affaire de reprendre une série culte comme celle-là. La gageure n’est pas encore gagnée, mais l’aventure commence sous des auspices bien favorables. Mercredi de la semaine dernière, la première du nouveau Dallas sur TNT a réuni 6,9 millions spectateur­s. C’est la plus grosse cote d’é- coute de l’année pour une chaîne câblée. Pour J.R. et Bobby, l’avenir est moins rose : le premier est en dépression et son frère vient d’être diagnostiq­ué d’un cancer. Le fils de J.R. mise comme son père sur le pétrole, mais Christophe­r, le neveu, veut tout investir dans les énergies renouvelab­les. Les coups de Jarnac vont se multiplier, mais, une chance, Sue Ellen a cessé de boire. Cynthia Cidre, la conceptric­e, a suivi la route que j’avais prise au moment où j’ai écrit Les héritiers Duval, une séquelle de

Jamais deux sans toi. Dans cette suite de Dallas, Larry Hagman, Patrick Duffy et Linda Gray (Sue Ellen) ont un rôle d’importance, mais ce sont les fils de J.R. et de Bobby qui tiennent la vedette. Quant à Bobby lui-même, il a une nouvelle femme, la troisième, Ann, qu’incarne Brenda Strong (Mary Alice dans Desperate Housewives).

LES EWING DANS LEUR TEXAS NATAL

En France, grâce au service de vidéo sur demande de TF1, MYTF1VOD, la série est disponible dès le lendemain de sa diffusion aux États-Unis, mais les aficionado­s de

Dallas peuvent voir plusieurs éléments sur le site de TNT.

La chaîne de Turner a commandé 10 épisodes de la nouvelle série, mais au train où vont les choses, on devrait passer une nouvelle commande d’ici à quelques semaines.

Dallas n’est plus tournée à Hollywood, mais au Texas ! Un retour à la maison pour les Ewing…

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