Le Journal de Quebec - Weekend
SÉPARATION MODERNE... ET ENNUYANTE
Lola Versus
Film de Daryl Wein. Avec Greta Gerwig, Zoe Lister Jones.
Lola (Greta Gerwig) est une Newyorkaise âgée de 29 ans. Fiancée à Luke (Joel Kinnaman), elle prépare son mariage et n’a jamais été aussi heureuse. Son petit monde s’écroule quand le bonhomme la quitte.
On a droit à ses tourments, errements et autres prises de tête existentielles des habitants de la Grosse Pomme. Les personnages eux aussi sont stéréotypés (un peu dans le genre « Woody Allen », mais en beaucoup moins drôle, moins sympas et donc moins attachants).
Henry (Hamish Linklater), le bon ami des deux moitiés de l’ancien couple qui lorgne Lola et qui finira par arriver à ses fins, est la présence à peu près normale du film, celle avec laquelle on s’identifie un peu. Parce qu’Alice (incarnée par Zoe Lister-Jones, coscénariste et coréalisatrice) est un peu plus « crack pot », cette actrice de théâtre d’art et d’essai ne cherchant qu’à se dénicher un mec.
Nous avons aussi droit à quelques aventures d’un soir de Lola. Comme ce mec au pénis incroyablement long qui se trouve être un super spécialiste du saumon de la Nouvelle-Écosse. Oui, vous l’a- vez compris, même — et surtout — les scènes torrides font bailler dans Lola Versus.
GERWIG, L’ATOUT
La comédie-dramatique-romantique indépendante est un genre à la mode depuis l’excellent 500 Days of Summer et les pâles imitations ne manquent pas. Dommage pour nous, Lola Versus ne possède pas le même niveau d’attachement. Il faut quand même avouer que Greta Gerwig est très bonne et constitue l’atout de ce long métrage par ailleurs un peu maussade.
En fait, c’est le reproche principal qu’on peut adresser à ce film. Les jeunes presque trentenaires dépeints ne sont ni heureux ni malheureux. Rien ne semble avoir de prise sur eux. Sous couvert d’une espèce de morale évidente (« Aimetoi » et « Sois bien avec toi même avant d’être en relation), Lola Versus n’est qu’un ramassis de ce qu’on espère être des clichés sur la jeune génération.