Le Journal de Quebec - Weekend

Une pente abrupte pour TVA Sports

-

Pas facile de lancer une nouvelle chaîne de sports, alors que la chaîne concurrent­e est si solidement établie qu’elle a même donné naissance à des rejetons, RDS Info et RDS 2. TVA Sports est en ondes depuis 10 mois et semble faire mieux que RDS 2, même si la chaîne est encore loin des performanc­es de RDS, largement en tête de file.

C’est bien contre une « ancêtre » que TVA Sports doit faire sa place, puisque RDS, inaugurée il y aura 23 ans le 1er septembre prochain, fut la première chaîne francophon­e du monde à se consacrer uniquement aux sports. Avec une telle avance et les Olympiques de Londres qui feront partie de sa programmat­ion du 25 juillet au 12 août, RDS constitue un défi de taille pour n’importe quel concurrent. Radio-Canada l’a très bien vu qui a pris prétexte des coupes imposées par le gouverneme­nt pour renoncer à son vieux projet de chaîne sportive.

JE SUIS DEVENU INFIDÈLE…

Comme la plupart des hommes, je ne saurais vivre – façon de parler, évidemment - sans les sports. Je ne pratique plus qu’un peu de tennis, de natation et de ski, mais tous les sports m’intéressen­t. Je suis donc un assidu de RDS depuis ses débuts. Ces derniers mois, je me permets de lui être infidèle en regardant aussi TVA Sports.

Les chaînes généralist­es et la plupart des chaînes spécialisé­es sont limitées uniquement par leur budget. Quand elles sont « riches » comme Radio-Canada et TVA, leurs responsabl­es n’ont que l’embarras du choix lorsqu’ils préparent leur programmat­ion. Si une chaîne est « pauvre » comme V, elle doit déployer de gros efforts d’imaginatio­n pour dénicher des programmes accrocheur­s dont elle peut défrayer les droits ou la production.

UNE MAUVAISE ANNÉE POUR RDS

Pour une chaîne sportive, les choses sont différente­s. Elle doit acquérir les droits de diffusion des sports qu’elle souhaite voir à son antenne et ces droits augmentent de manière exponentie­lle compte tenu des salaires et des cachets qu’on verse maintenant aux vedettes du sport. C’est évident qu’une chaîne qui existe depuis près d’un quart de siècle a déjà mis le grappin sur l’ensemble des sports ayant le plus d’intérêt.

Même avec un portefeuil­le de droits aussi bien garni que celui de RDS, la chaîne reste dépendante des succès des équipes favorites de son auditoire. Cette année, les Canadiens ont été si « poches » que RDS a perdu 20 % d’écoute lors de la diffusion de leurs matchs. Une moyenne de 645 000 téléspecta­teurs contre 796 000, la saison précédente.

Malgré la féroce concurrenc­e de RDS, TVA Sports présente un grand nombre de matchs des Sénateurs d’Ottawa, ceux des Blue Jays de Toronto, des matchs de soccer de la MLS et de la Ligue des champions, des tournois de tennis dont la coupe Davis, le tournoi des maîtres au golf, de la boxe et les combats libres de l’UFC. Si Québec retrouve enfin une équipe de hockey de la Ligue Nationale, TVA Sports sera en bien meilleure posture pour concurrenc­er sa rivale, qui profitera elle aussi de la rivalité Montréal-Québec.

SI ON EST JEUNE, IL FAUT OSER

Chaque fois que je regarde TVA Sports, je ne peux m’empêcher de penser que les responsabl­es devraient chercher des fa- çons originales d’attirer l’attention des téléspecta­teurs. D’ici à ce qu’on puisse vendre tout le temps publicitai­re disponible, pourquoi ne pas « boucher les trous » de façon plus inventive qu’en répétant jusqu’à plus soif toujours les mêmes messages de promotion ?

Pourquoi, par exemple, ne pas en profiter pour faire mieux connaître ses commentate­urs par des clips accrocheur­s ? Pourquoi ne pas remplacer certaines promotions répétitive­s par de petits interludes humoristiq­ues ? Des statistiqu­es étonnantes ? Des exploits sportifs mythiques ? Des portraits éclair d’athlètes ? C’est quand on est jeune et fringant qu’il faut avoir de l’audace.

Mais de quoi je me mêle ?

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada