Le Journal de Quebec - Weekend

« UN BEAU TRIP DE GANG >>

Après avoir d’abord hésité, René Angélil s’est finalement laissé convaincre de prêter ses traits au parrain de la mafia dans le film Omertà. Et Céline y est pour beaucoup dans cette décision…

- Maxime Demers Le Journal de Montréal

« En voyant que j’hésitais, Denise Robert (la productric­e) et Luc Dionne (le réalisateu­r) sont allés convaincre Céline, explique René Angélil en entrevue au Jour

nal.

« Après, ils étaient trois à me dire que je devrais le faire et que je serai parfait pour le rôle. Céline m’a dit: tu vas bientôt avoir 70 ans, t’as fait plein de choses dans ce métier. T’as chanté, t’as été producteur, gérant. Là, t’as une chance de jouer dans

un film, vas-y. Dans le fond, je n’avais pas le choix!, lance-t-il dans un éclat de rire.

Un an après avoir tourné le film, René Angélil ne regrette aucunement son choix. Au contraire, il raconte avoir adoré cette expérience qu’il décrit comme un trip de gang.

« On est immédiatem­ent devenu une gang, indique-t-il. Ce sont des gens que je connaissai­s déjà. J’avais fait des tournées avec Paolo Noël dans les années 1960. Stéphane Rousseau avait déjà joué dans un spectacle de Céline. Patrick Huard est un joueur de poker avec qui je joue souvent. Quant à Michel Côté, je l’ai toujours admiré.

« On connaissai­t moins Rachelle Lefevre, mais très vite, elle est devenue une chum. Il y avait une bonne chimie entre nous. Encore à la première du film, quand on s’est revus, c’était le grand sourire tout le monde. On était une belle gang. Je suis très heureux et fier d’avoir pu jouer dans ce film avec ces grands acteurs. »

LE RIRE AVANT TOUT

Malgré le côté sombre et dur de son personnage (il joue le parrain de la mafia), c’est le rire qui a pris le dessus pendant le tournage d’Omertà. Entre les prises, du moins.

« Mon personnage ne sourit pas mais aussitôt que le réalisateu­r disait « coupez », je peux vous assurer que des sourires et des rires, il y en avait ! », raconte René Angélil.

« On se contait des jokes et on riait des histoires de Paolo! C’est bon parce que ça nous détendait de rire. Après, il fallait se concentrer et focuser sur nos personnage­s qui, eux, ne riaient pas du tout. »

René Angélil a eu l’occasion de voir une première version du film il y a quelques mois en compagnie de Céline et de René-Charles.

« Denise Robert et Luc Dionne sont venus nous présenter une version de travail du film à Las Vegas, explique-til. On avait réuni toute l’équipe de Québécois qui travaillen­t avec nous à Las Vegas, soit une cinquantai­ne de personnes, dans un théâtre. »

Et quel a été le verdict de Céline et de René-Charles?

« Ils ont aimé le film et mon jeu, mais ils ont un parti pris, lance-t-il.

M. Angélil a revu le film lors de la première à la Place des Arts. Encore là, sa performanc­e a fait l’unanimité auprès des gens de ses proches.

« Tous les gens de ma famille et de la famille Dion qui étaient présents à la première ont adoré, dit-il. C’est sûr qu’ils ont eux aussi un parti pris! Mais je pense sincèremen­t qu’ils me l’auraient dit s’ils n’avaient pas aimé. »

INSPIRÉ PAR BRANDO

Luc Dionne et Denise Robert ne cachent pas qu’ils sont allés chercher René Angélil pour sa « prestance » et la « grande autorité qu’il dégage ». Sa consigne pendant le tournage était d’ailleurs très simple: « être soi-même.

« Ce qu’ils voulaient, dans le fond, c’est quelqu’un qui inspire le respect et qui est imposant, décrit René Angélil. Céline me disait aussi d’être moi-même. Ils m’ont offert le rôle probableme­nt à cause de ma voix et de ma prestance. Le fait que je sois connu aussi. Ils se sont sûrement dit que les gens seraient intéressés de voir comment je joue dans le film. »

René Angélil, qui avait, il y a plus de 40 ans, tenu des petits rôles dans les films

Après-Ski et L’Apparition, n’a, en revanche, pas pris la chose à la légère.

« J’ai abordé le défi avec sérieux. J’ai travaillé avec une coach de jeu, je me suis concentré sur le personnage. Je ne voulais surtout pas décevoir les comédiens que je respecte beaucoup et Denise et Luc qui m’ont fait confiance. Je ne voulais pas les laisser tomber et prendre les choses à la légère. »

Grand fan de films policiers, René Angélil dit avoir été marqué par la performanc­e de Marlon Brando dans Le Parrain, qu’il connaît par coeur.

« Je m’en suis un peu inspiré mais je me suis inspiré aussi de vrais parrains que j’ai déjà connus, admet-il. Je ne peux pas dire qui, mais j’en ai déjà rencontré. Ils ont tous en commun une grande confiance et une façon à eux de se présenter. Je m’en suis inspiré pour le personnage. »

René Angélil qui est toujours le premier à vanter les mérites des talents québécois sur la scène internatio­nale, ne s’étonne pas de voir le cinéma québécois s’illustrer dans le monde.

« Les films québécois gagnent beaucoup de prix dans les festivals. On a été aux Oscars deux années de suite, et Denys Arcand a gagné aux Oscars il y a quelques années, détaille-t-il.

« Je ne suis pas surpris. Les artistes québécois réussissen­t dans toutes les sphères du showbizz.: la musique, le cinéma, le cirque, le théâtre. Nos metteurs en scène comme Robert Lepage ont du succès partout dans le monde. Le Québec artistique­ment est plus fort, proportion­nellement, que n’importe quelle autre place dans le monde. À Las Vegas, par exemple, les shows qui marchent sont tous produits par des Québécois. Ce n’est donc pas étonnant que les films québécois réussissen­t aussi. »

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