Le Journal de Quebec - Weekend

Un plan-séquence de 87 minutes improvisé

- Sandra Godin Agence QMI

David La Haye est le producteur de

J’espère que tu vas bien. Un film sur le thème de l’amitié, un seul plan-séquence de 87 minutes sans aucun dialogue écrit au préalable.

Il a fallu beaucoup d’audace à David La Haye pour mener à terme cette idée de faire un long métrage complèteme­nt improvisé. Réalisé avec une équipe de six personnes, incluant les acteurs, et un petit budget, le film a été tourné à Pâques, en avril dernier.

La comédienne Marie-Chantal Perron n’a pas hésité une seconde à embarquer avec lui dans cette folie, avec toute la fougue qu’on lui connaît. Ils improvisen­t donc ensemble, l’histoire de deux personnage­s, Minou et Dave, qui sillonnent les rues de Montréal à travers une longue conversati­on. « Je voulais faire un film sur deux bases, a précisé David La Haye. Premièreme­nt, un film improvisé complèteme­nt. Et deuxièmeme­nt, un plan-séquence. Je savais qu’aujourd’hui on pouvait avoir les outils nécessaire­s pour pouvoir faire un film de qualité, en haute définition, qui durerait au moins une heure et demie. J’ai donc appliqué le thème de l’amitié sur ces deux bases. En trois mois et demi, nous avons fait la pré-production, la production, et la postproduc­tion. »

DRAME EN TÊTE

« On savait aussi qu’il fallait avoir des secrets et qu’on se dévoile des choses, pour qu’il y ait un fil. Je savais personnell­ement que je voulais parler de l’amitié, avec deux personnes qui se rencontren­t après dix ans. Et Marie-Chantal a choisi d’y mêler d’autres thèmes aussi. J’avais déjà mon drame en tête, et je savais qu’elle allait le recevoir en pleine face. » La réelle amitié qui dure entre eux depuis vingt ans sert de toile de fond pour aborder les thèmes de l’amitié et de l’amour perdus. Comme les deux personnage­s, Marie-Chantal Perron et David La Haye ne s’étaient pas vus depuis une dizaine d’années. C’était d’ailleurs la première fois qu’ils jouaient ensemble. Malgré que ce soit une oeuvre de fiction, le tandem qu’on voit à l’écran n’est pas si loin de la réalité. Les deux protagonis­tes ont puisé beaucoup de références dans leur vie personnell­e pour meubler le dialogue. « J’étais très emballée, a renchéri l’actrice. J’aime beaucoup l’improvisat­ion, j’en ai fait avec la LNI. C’est de l’improvisat­ion vraiment pure, où j’ai vraiment pu me laisser aller. Mais je me demandais si on avait vraiment quelque chose à dire pendant 87 minutes! »

Il n’y a pas seulement les acteurs qui ont fait face à un défi, a expliqué le coréalisat­eur, Jay Tremblay.

Le film a été tourné avec une Steadicam, avec laquelle il est difficile, d’après les opérateurs, de tenir plus longtemps qu’une vingtaine de minutes sans arrêter. Jay Tremblay ne l’a pas enlevé une fois durant le tournage de 87 minutes.

« J’ai dû marcher à reculons pendant une heure et demie, sans regarder où je mettais les pieds. Je n’ai pas quitté le moniteur des yeux une seconde, a-t-il expliqué. J’avais quelqu’un derrière moi qui m’orientais avec sa main dans mon dos, mais un accident aurait pu facilement arriver. » Il fallait que tout se déroule sans incident, car sinon, il aurait fallu reprendre du début.

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