Le Journal de Quebec - Weekend
LA RÉSURRECTION de Seal
Pour raviver une carrière en déclin dans une industrie qui en arrache, rien de mieux qu’un album de reprises. Parlez-en à Seal. En 2008, il a retrouvé le chemin des palmarès grâce à Soul, un album composé de classiques du Rythm and blues, comme I Can’t St
Dans les années 1990, Seal monopolisait les ondes radios avec sa pop teintée de soul. Tiré de son premier disque éponyme, Crazy s’est rapidement hissé au sommet des classements mondiaux avec ses paroles réfléchies et ses rythmes accrocheurs.
Ce titre lui a permis de réaliser le premier tour du chapeau de l’histoire aux Brit Awards : Meilleur chanteur, meilleur vidéoclip et Meilleur album. Résolument avant-gardiste, le morceau a notamment été revu et corrigé par plusieurs artistes, dont Alanis Morissette en 2005. Parmi ses autres offrandes marquantes, citons Killer (1991), Prayer for the Dying (1994) et Fly Li
ke an Eagle (1997)… sans oublier Kiss from a Rose. Rééditée sur la bande originale du film Bat
man Forever 1995, cette ballade en puissance a tout raflé au 38e gala des prix Grammy, dont Enregistrement et Chanson de l’année.
ANNÉES DE VACHE MAIGRE
Une machine à tubes, Seal ? C’est du moins ce que laissait croire sa première décennie d’activités. Mais l’arrivée du nouveau millénaire lui a remis les pieds sur terre… de façon plutôt sévère.
Sa descente aux enfers s’est amorcée en 2001 avec l’avortement de Togetherland. Officiellement, l’opus n’a jamais trouvé le chemin des magasins parce qu’il ne répondait tout simplement pas aux attentes du chanteur. Plusieurs observateurs de l’industrie soutiennent toutefois une autre théorie : Warner Bros. Records a remisé Togetherland parce qu’il n’avait aucune chance de réussite.
Seal a mis du temps à se remettre de cette cuisante défaite. Malgré un tube mineur ( Love’s Di
vine), son offrande subséquente, Seal (2003), en a déçu plusieurs. Même chose pour System (2007), qui demeure son album le moins populaire chez nos voisins du sud (150 000 copies vendues).
LE RETOUR
La tendance s’est inversée en 2008 avec la parution de Soul, son sixième album. Première position du classement en France (où il s’est écoulé à 800 000 exemplaires), l’album réalisé par David Foster (Céline Dion) s’est aussi illustré aux ÉtatsUnis, en Italie, au Canada, en Angleterre et en Suède. Barack Obama a même utilisé le premier extrait du disque, l’indémodable A Change is
Come, durant sa campagne électorale. Également au programme de cette incursion dans le passé, It’s Alright (Curtis Mayfield), It’s a Man’s Man’s
Man’s World (James Brown) et I’m Still in Love with You (Al Green). Flairant la bonne affaire, Seal a répété l’expérience l’automne dernier en publiant Soul 2. Moins inspiré que le premier, l’opus a toutefois trouvé plusieurs preneurs grâce aux
What’s Going On (Marvin Gaye), Lean on Me (Bill Withers) et autres Ooh Baby Baby (Smokey Robinson) qu’il contient.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à chanter ces pièces parce qu’elles représentent toutes quelque chose pour moi. D’une certaine façon, elles sont la trame sonore de mon adolescence », a-t-il déclaré dans un communiqué émis par son label.
SANS HEIDI KLUM
Bien qu’il défraie de nouveau les manchettes grâce au succès qu’il récolte, Seal doit aussi sa renaissance médiatique aux aléas de sa vie sentimentale. En avril, Heidi Klum, sa conjointe des sept dernières années, entamait des procédures de divorce en raison de « différends irréconciliables ».
C’est donc sans Heidi Klum que Seal débarquera à Montréal vendredi prochain. En entrevue au Journal de Mon
tréal au printemps dernier, le cofondateur et directeur artistique du Festival international de jazz de Montréal, André Ménard, se disait déçu de voir ses chances de croiser la célèbre top-modèle s’envoler en fumée.
« Moi qui croyais enfin pouvoir la rencontrer ! », avait-il blagué.
Retrouvant son sérieux, Ménard a souligné les grandes qualités d’interprète de Seal, qui donnera dans la métropole le premier concert de sa tournée nord-américaine. « On le voit beaucoup dans les tabloïds américains ces temps-ci, mais il demeure un excellent chanteur. Très charismatique. » En concert à la Place des Arts le vendredi 6 juillet à 19 h 30.