Le Journal de Quebec - Weekend
UN SHOW SPECIAL POUR QUEBEC
Avec un mur record de 800 pieds de long, Roger Waters promet d'en mettre plein la vue aux 75 000 personnes qui sont attendues sur les plaines d'abraham, le 21 juillet, pour un concert qui sera spectaculaire et très émouvant pour l'ex-pink Floyd et toute s
« Ce sera une grande célébration. Pas seulement pour mon band et moi, mais pour l’équipe au complet. Plusieurs membres de cette équipe ont passé les deux dernières années avec moi et nous sommes comme une grande famille. Il y aura beaucoup d’émotions lors de ce dernier spectacle. À l’extérieur, avec le mur le plus large de la tournée, je crois que ce sera très émouvant. »
Roger Waters a fait ces commentaires au cours d’une généreuse entrevue qu’il a accordée au téléphone, mardi, à deux journalistes de Québec. Il était alors à Montréal, à quelques heures de ravir pour une troisième fois depuis 2010 les milliers de fans qui ont envahi le Centre Bell.
« Vous aurez quinze minutes. S’il est de bonne humeur et que la conversation l’intéresse, il pourrait prendre plus de temps », nous avait-on prévenus.
Finalement, Roger Waters a discuté pendant trente-cinq minutes, sans jamais utiliser la langue de bois, de la tournée The Wall, de sa carrière solo, des espoirs vains de ceux qui souhaitent une réunion de Pink Floyd, de politique et quoi encore. Du bonbon. Quand il a raccroché, on l’attendait pour le test de son.
LE MUR DANS LES ARBRES
Auparavant, l’artiste de 68 ans avait eu le temps de bien expliquer ce qui l’avait incité à accepter l’offre de 3E, la société soeur du Festival d’été, de prolonger d’une semaine la tournée qui devait se terminer à Philadelphie, le 14 juillet, pour se produire à Québec.
« C’était une excellente offre. Ils m’ont envoyé des photos du site et ça semblait spectaculaire. J’ai alors tenu une réunion avec mon équipe et nous avons déterminé comment nous pourrions le faire et rendre le tout spécial. On a trouvé, on a commencé à dessiner des trucs et on s’est dit qu’on allait le faire. Que ce serait plaisant. De toute façon, j’ai toujours aimé Québec. L’ambiance y est incroyable et c’est une belle façon de conclure la tournée. »
Roger Waters a ensuite détaillé les plans de ce fameux mur de 800 pieds que son équipe élèvera sur les plaines d’Abraham et qui aura 300 pieds de plus que le mur le plus large de toute la tournée.
« En regardant les photos des Plaines, j’ai réalisé que ça pourrait être possible que le mur soit ondulé de façon naturelle et disparaisse dans les arbres, du côté droit de la scène. Du côté gauche, il y a des arbres très près du bâtiment militaire qui se trouve là et le mur peut aussi y disparaître. Les maquettes sont sensationnelles », s’enflamme-t-il.
LES POUVOIRS AU PILORI
Présenté à plus de 180 reprises depuis le premier concert de la tournée à Toronto, en septembre 2010, The Wall demeure un spectacle au goût du jour d’un point de vue politique, même si l’album dont il est issu date de 1979.
Sur scène et par le biais de projections vidéo, Waters s’en prend aux politiciens et aux multinationales. À Montréal, il a déclaré à la foule que « nous donnons trop de pouvoirs à nos gouvernements et spécialement à la police ».
Croit-il pouvoir faire une différence avec The Wall?
« J’observe le public et je vois qu’il y a maintenant, comparé à il y a une dizaine d’années, un sentiment plus général qu’il y a quelque chose qui ne marche pas avec les systèmes sous lesquels nous fonctionnons en tant qu’êtres humains. Je suis pas mal certain que The Wall a pu avoir un certain effet sur les gens. Quand on fait le spectacle, il y a un sentiment de communauté dans les endroits où nous nous produisons. »
22 ANS APRÈS BERLIN
Le spectacle des plaines d’Abraham aura lieu 22 ans, jour après jour, après l’historique concert de Berlin, en 1990, quand Waters avait joué sur le Potsdamer Platz, un an après la chute du mur de Berlin. Cyndi Lauper, Van Morrison, Bryan Adams et Scorpions y avaient pris part.
« C’était frissonnant parce que c’était terrifiant. Tout mettre en place avait été une tâche monumentale », se rappelle le musicien, qui avait dû sortir de l’argent de sa propre poche parce que l’événement avait été déficitaire.
« Éventuellement, nous avons vendu assez de DVD et d’albums pour rentrer dans notre argent. »