Le Journal de Quebec - Weekend

Une première sur les Plaines

Le français d’abord, qui réunira des artistes de toute la francophon­ie, le 5 juillet, Stéphane Rousseau fera du même coup ses tout premiers débuts, à 45 ans, sur la scène des plaines d’abraham.

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

Non seulement n’a-t-il jamais offert de performanc­es sur la scène des Plaines, que ce soit pour un spectacle de la fête nationale ou dans le cadre même du FEQ, mais, en plus, il n’a jamais assisté à un spectacle sur ce site qui a vu passer les plus grands noms de la musique internatio­nale.

« Mais je me rappelle m’être fait bronzer sur les Plaines », blague l’humoriste, qui s’attend d’être impression­né quand il se retrouvera devant les milliers de festivalie­rs.

Du même souffle, il révèle que ça fait quelques années que l’organisati­on du FEQ lui tire l’oreille pour l’inclure dans le spectacle d’ouverture.

« Ils voulaient que je participe à l’animation ou pour un numéro. Mais chaque fois, ce n’était jamais le bon timing. Mais il y a quelques mois, j’ai décidé d’embarquer. »

Avant même de penser à ce qu’il raconte- ra sur scène entre les numéros musicaux, Stéphane Rousseau a été appelé à participer au choix d’un coanimateu­r. Il a rapidement proposé Claudia Tagbo, une humoriste française qui a fait sa première partie à l’Olympia de Paris et dont les qualités répondaien­t au type d’animation que Rousseau veut insuffler à la soirée.

« Elle est super énergique, très drôle. Sur les Plaines, les interventi­ons doivent être brèves, dynamiques et on doit bien présenter nos invités. Il y a tellement de monde. On ne peut pas s’éterniser sur un sketch de sept minutes devant 100 000 personnes », dit Rousseau, qui se dit incapable de la comparer à une humoriste québécoise.

« Elle est venue à Juste pour rire et, tout de suite, j’ai vu que le public marchait bien. On le sait, ce n’est pas donné à tous les humoristes français de bien passer les frontières. Claudia met le feu dans la place. Mais je ne vois pas d’équivalent ici. Même chose en France. Elle a son créneau à elle. »

UNE LANGUE VIVANTE

Mis sur pied en raison de la tenue simultanée à Québec du Forum mondial de la langue française, le spectacle du 5 juillet mettra notamment en vedette Claude Dubois, Isabelle Boulay, Yves Duteil, Grand corps malade, Lynda Lemay, Marie-Mai, Cali, Luck Mervil, Zachary Richard et plusieurs autres.

Une belle brochette d’artistes venus d’Amérique, d’Europe et d’Afrique ayant en commun de chanter en français, une langue qui demeure « super vivante », affirme Stéphane Rousseau.

« C’est une langue qui se renouvelle avec plein de nouvelles expression­s, avec ses défauts et ses qualités, avec de la poésie, de l’humour, de très belles chansons. J’ai envie évidemment de me moquer un peu de moi et mon français. On va parler des différence­s, sans tomber dans les clichés, entre la langue des Québécois et le français parlé ailleurs. »

L’ANGLAIS ET LE FRANÇAIS

Rousseau et Tagbo aborderont aussi avec humour l’invasion de mots anglais dans l’espace public, un phénomène très présent en France, comme l’a remarqué celui qui a justement travaillé énormément chez les cousins ces dernières années.

« On va sûrement en parler mais on va se faire retourner la pareille. Ils sont convaincus qu’ils utilisent moins d’anglicisme­s que nous. Il faudrait faire le comparatif parce que je pense qu’ils en utilisent plus que nous. Comme on se sent plus menacés qu’eux, nous sommes plus à cheval là-dessus et on essaye de se surveiller et se protéger plus qu’eux. »

Quant à la controvers­e sur le niveau de langage des humoristes québécois, qui a encore rebondi récemment dans l’actualité, Stéphane Rousseau estime que c’est le public qui a le dernier mot.

« C’est sûr que si tu fais de l’humour trash, tu utilises le langage qui vient avec pour que ça punch plus. Je pense qu’il n’y a pas de souci tant que toutes les couleurs du langage sont présentes. C’est au public de choisir ce qu’il aime ou pas. L’humoriste propose un truc. Après, si les stations l’a- chètent ou les gens vont le voir, ils confirment qu’il a raison de le faire. »

EN VACANCES À QUÉBEC

Après son animation au FEQ, Stéphane Rousseau n’aura pas le temps de se prélasser dans la capitale puisque dès le lendemain, il sera en spectacle à Laval. Ensuite, ce sera le Festival Juste pour rire avant des vacances bien méritées durant lesquelles il se promet de revenir faire un tour à Québec.

« J’ai bien envie de revenir parce que ma blonde (qui est Française) ne connaît pas Québec. J’aimerais lui montrer ça, aller passer quelques jours à Québec et dans Charlevoix », dit-il à propos de cette escapade qu’il tentera de faire coïncider avec le spectacle de Roger Waters, le 21 juillet, sur les plaines d’Abraham.

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HAN E STÉP SSEA U ROU

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