Le Journal de Quebec - Weekend

AUX COMMANDES

- Marc-andré Lemieux MARC-ANDRE.LEMIEUX@QUEBECORME­DIA.COM

Pierre Bruneau garde un bon souvenir du 18 juin 2008, jour où le premier ministre Jean Charest lui a décerné

l’Ordre national du Québec. « Ça m’avait beaucoup touché, se rappelle-t-il en entrevue au Journal. Je ne m’y attendais pas du tout. » L’animateur du TVA Nouvelles reconnaît toutefois avoir éprouvé un grand stress durant la cérémonie précédant la décoration. « Dans mon métier de chef d’antenne, j’ai l’habitude d’être en contrôle. Cette journée-là, je ne contrôlais rien du tout. Le protocole qu’on devait suivre m’avait beaucoup énervé. “Allez vous asseoir là-bas.” “Levez-vous à ce moment-là.” C’était étrange pour moi. »

Pierre Bruneau aura probableme­nt une impression de déjà-vu lorsqu’il recevra l’Ordre du Canada, la plus haute distinctio­n civile remise au pays. Créé en 1967 par la reine Élisabeth II, il couronne l’oeuvre d’une vie, le dévouement exceptionn­el d’une personne envers la communauté ou une contributi­on extraordin­aire à la nation. Plus de 5 000 personnes ont été investies au sein de l’Ordre depuis sa création.

Pour Pierre Bruneau, il s’agit d’une belle occasion de regarder en arrière et dresser un mini bilan du chemin parcouru depuis son embauche à Télé-Métropole (aujourd’hui TVA) en 1976 comme lecteur de nouvelles.

« Le temps passe vite », souligne-t-il en riant.

PHILANTHRO­PIE

Fidèle au poste depuis plus de 35 ans, Pierre Bruneau jouit d’une réputation enviable au Québec. D’après une récente étude d’Épisode et Léger Marketing sur les tendances en philanthro­pie au Québec en 2012, il figure parmi les personnali­tés publiques les plus mobilisatr­ices, aux côtés de Céline Dion, Yvon Deschamps, Véronique Cloutier et Dan Bigras.

En tant que porte-parole de la Fondation Centre de cancérolog­ie Charles-Bruneau, le journalist­e vedette se réjouit des résultats du sondage.

Créé en 1990 en l’honneur de son fils, décédé d’une leucémie en 1988, l’organisme a pour mission de procurer à tous les enfants atteints de cancer les meilleures chances de guérison en finançant la recherche et le développem­ent de projets dédiés à l’oncologie pédiatriqu­e.

« On est en pleine croissance, indique Pierre Bruneau. On a plusieurs projets sur la table. Des projets qui viennent s’ajouter à tout ce qu’on a fait jusqu’à présent, dont la constructi­on, l’aménagemen­t et le développem­ent des deux premiers pavillons du Centre de cancérolog­ie. »

Pierre Bruneau reconnaît que sa réputation d’homme de confiance est parfois lourde à porter, même loin des caméras. « Des fois, je voudrais m’éclater davantage. Mais je me garde une petite gêne », déclare-t-il.

Dans son travail, Pierre Bruneau conserve le même leitmotiv depuis des années : « Rigueur, rigueur, rigueur ! » Une phrase qu’il avait prononcée le 26 mars 2007 durant l’émission spéciale consacrée aux résultats de l’élection générale provincial­e pour tourner en dérision une bourde commise quelques minutes auparavant par ses concurrent­s de Radio-Canada.

« Tout le monde peut faire des erreurs, concède-t-il. Dans ce cas-là, on se retrousse les manches et on passe à autre chose. C’est l’avantage de faire un métier au quotidien : les gens jugent sur l’ensemble d’une carrière et non sur le dernier bulletin. Gagner la confiance des téléspecta­teurs, c’est extraordin­aire. La garder, c’est difficile. C’est fragile.

On peut la perdre à tous moments. »

LOYAUTÉ

Pierre Bruneau est toujours resté fidèle à son employeur, TVA. En entrevue, le populaire chef d’antenne révèle avoir reçu plusieurs propositio­ns alléchante­s au fil du temps. Des offres qui ne provenaien­t pas seulement du réseau concurrent…

« Tous les partis politiques m’ont sollicité, déclare-t-il. J’ai dû me remettre en questions plusieurs fois. Mais j’ai toujours fini par refuser parce j’aime ma job. Animer une émission qui rejoint chaque jour de 800 000 à 900 000 personnes, c’est un privilège. » Pierre Bruneau reprendra les commandes du TVA Nouvelles, le 6 août. Cette semaine, il a participé au 17e Tour CIBC Charles-Bruneau, une randonnée de 635 km à vélo visant à recueillir des fonds pour la recherche en oncologie pédiatriqu­e.

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