Le Journal de Quebec - Weekend
DES MÉCHANTS PARTICULIÈREMENT FOUS
Les ennemis contre lesquels Batman doit se battre sont toujours hauts en couleurs et Batman à jamais ( Batman Forever) ainsi que Batman et Robin de Joel Schumacher sont représentatifs de cet univers outrageusement fluo, misant plus sur la comédie et l’humour bon marché que sur la psychologie tordue des personnages. Ainsi, on se souvient avec peu d’appréciation d’Uma Thurman en Empoisonneuse, d’Arnold Schwarzenegger en Mr. Freeze ou de Jim Carrey en Sphinx.
Avec Le Penguin (Danny DeVito), Tim Burton force sur le grotesque et donne une interprétation inquiétante de ce méchant. Car Oswald Chesterfield Cobblepot – au contraire de tous ses autres acolytes – n’est pas fou. Il est malade, même dans le film de 1992.
Le Joker (incarné successivement par Jack Nicholson et Heath Ledger) est l’image même de l’évolution de Batman à travers les décennies. Dans la bande dessinée, il n’est qu’un aimable plaisantin. Tim Burton lui donne un aspect grand guignol, forçant sur la folie et le côté cauchemardesque du personnage, en phase avec la fin des années 1980 et le début des années 1990. Avec Heath Ledger et Christopher Nolan, en 2008, le Joker prend du galon. L’homme, un psychopathe, crée le chaos dans les rues de Gotham et professe une idéologie anarchiste et anticapitaliste en parfaite synchronisation avec son temps.
TOM HARDY, LE MÉCHANT
Cette année, c’est Bane qui sera dans la ligne de mire du cinéaste pour la conclusion de sa trilogie amorcée en 2005. En lieu et place d’exagérations et d’invraisemblances, des méchants solidement ancrés dans la réalité, qui menacent physiquement Batman, seul superhéros – avec Iron Man, si l’on exclut sa génératrice – ne possédant pas de « super pouvoirs ». Incarné par Tom Hardy dans
L’ascension du chevalier noir, Bane a déjà été rapidement vu au grand écran : c’était en 1997 dans le Batman et Robin de Joel Schumacher. Pour son rôle du méchant élevé en prison, qui a commis son premier meurtre à l’âge de huit ans et dont le meilleur ami est un ours en peluche, Tom Hardy a pris 15 kg de muscles. Au contraire du personnage de la bande dessinée, ce Bane version 2012 n’est pas boosté au venin, son masque l’alimente en gaz anesthésiant, une nécessité après un grave accident.