Le Journal de Quebec - Weekend
LE DEUIL DU PREMIER AMOUR
Film de Mia Hansen-love: mettant en vedette Lola Créton, Valérie Bonneton et Sebastian Urzendowsky. À l’affiche
C’est une histoire comme on en a vu des dizaines au cinéma et pourtant, la jeune cinéaste française Mia Hansen-Love, parvient à en tirer un film sensible et émouvant.
S’inspirant d’un amour qu’elle a vécu à la fin de l’adolescence, Mia Hansen-Love (Tout est pardonné, Le père de mes enfants) évoque dans son troisième film l’euphorie du sentiment amoureux et la dépression qui s’ensuit quand celui-ci se brise.
Construit en trois actes, Un amour de jeunesse suit donc le personnage de Camille (Lola Créton), une adolescente de 15 ans follement amoureuse de Sullivan, 19 ans (Sebastian Urzendowsky), qui l’aime également.
Mais quand Sullivan décide de partir en voyage plusieurs mois en Amérique du Sud, Camille tombe en dépression et a bien du mal à s’en remettre.
Voyant que Sullivan donne de moins en moins de nouvelles, elle tentera difficilement de tourner la page.
Le film nous transporte ensuite quatre ans plus tard, alors que Camille étudie l’architecture et tente toujours de vivre sans Sullivan.
Ce n’est que quelques années plus tard, alors qu’elle partage sa vie avec un autre homme, qu’elle le reverra enfin pour s’apercevoir qu’on n’oublie pas un premier amour si facilement.
JUSTESSE DES SENTIMENTS
Ultime volet d’une trilogie amorcée avec Tout est pardonné (2007) et Le père de mes enfants (2009), Un amour de jeunesse traite de thèmes chers à la jeune réalisatrice, comme la passion, le deuil d’un amour impossible et la solitude.
Dans une mise en scène sobre et dénuée de tout effet mélodramatique, Mia Hansen-Love filme avec tendresse et finesse le parcours, la lente guérison et le passage à l’âge adulte de sa jeune héroïne.
Pour porter son film, la cinéaste a d’ailleurs déniché un duo d’acteurs en parfaite harmonie où brille tout particulièrement la jeune Lola Créton.
Sublime et lumineux, Un amour de jeunesse séduit par la justesse de son ton et l’authenticité des émotions qu’il dégage. Un beau film.