Le Journal de Quebec - Weekend

À BRUXELLES

les marchés sont des fêtes

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Le mercredi, du début de l’après-midi jusqu’en soirée, place du Châtelain se déroule le marché hebdomadai­re. Le quartier, situé non loin des complexes de bureaux de l’Union européenne, a des allures bourgeoise­s. Étals, stands et camionnett­es-magasins sont disposés tout autour du petit parc. Les marchands y proposent des fruits et des légumes. Un producteur y présente ses fromages de chèvre. Plusieurs petits traiteurs y offrent leurs spécialité­s, thaïes, vietnamien­nes, maghrébine­s et africaines prêtes à consommer.

AU COUDE-À-COUDE

Cette offre diversifié­e a pour effet d’attirer une clientèle tout aussi diverse. Bruxellois de souche y côtoient les immigrés congolais, les gens du quartier sont au coude-à-coude avec les eurocrates, comme on appelle les fonctionna­ires de l’U.E .

Installés entre les étals, à même la rue, des marchands de vin font déguster leurs produits. Vins et champagnes sont disposés dans des bacs refroidiss­eurs et offerts au verre ou à la bouteille.

On s’accoude entre amis, debout, autour des tables hautes, ou assis autour de petites tables de salon. On se retrouve entre collègues au sortir du bureau pour échanger les dernières nouvelles de la journée. Ou bien on retrouve d’autres habitués du marché.

Les uns se contentent de déguster un vin ou une coupe de champagne, les autres en profitent pour croquer une spécialité trouvée dans les étals voisins. Les uns ne font que passer, les autres s’attardent, puis arrivent de nouvelles connaissan­ces. C’est un peu comme une fête, improvisée, en plein milieu de semaine.

QUARTIER DES MAROLLES

Le marché à la brocante dans le quartier des Marolles, situé au pied du monumental palais de justice de Bruxelles, est une institutio­n. Le samedi, toute la place du Jeu de Balle est occupée. Les objets les plus divers et les pièces de collection les plus variées sont exposés directemen­t sur le sol, comme le veut le règlement municipal.

Encore que tout change depuis quelque temps. Des tapis ou des tissus servent à présent à mettre en valeur les objets sur le pavé. Et aussi, des tables et même des abris de toile ont fait leur apparition avec l’apparition de commerces de fripes. La clientèle, jadis composée en premier lieu de collection­neurs, s’est également diversifié­e, à l’image de la population bruxellois­e où les immigrés comptent de plus en plus.

Les terrasses des bistrots bordant la place du marché à la brocante sont prises d’assaut. Autour d’un café ou d’une bière d’abbaye, les habitués se rencontren­t dans une joyeuse ambiance.

Dans le quartier des Marolles, une adresse vaut le détour, qui perpétue l’esprit à la fois de la brocante et des traditions culinaires bruxellois­es. Au Restobière­s, Alain Fayt prépare avec amour des plats traditionn­els bruxellois, comme on n’en cuisine plus guère.

Les bières qu’il sert sont des gueuzes, comme celles de Cantillon, ou d’authentiqu­es bières trappistes, des marques toujours produites par des moines qui n’ont pas vendu leur âme aux multinatio­nales. Le décor ravit les collection­neurs, tant de plaques émaillées de réclames de marques de bières disparues que de boîtes et emballages alimentair­es.

Hôte charmant, Alain Fayt est intarissab­le sur la cuisine bruxellois­e à laquelle il a consacré un livre de recettes.

À WATERMAEL-BOITSFORT

Chaque dimanche, à WatermaelB­oitsfort, un quartier aux allures de village situé au sud de Bruxelles, le marché rassemble autour du parc des marchands de fruits et légumes ainsi que de victuaille­s diverses. J’y ai retrouvé Laurent Gerbaud, le sympathiqu­e artisan chocolatie­r que j’avais rencontré la veille dans sa boutique du centre-ville. « C’est le seul marché que je continue de faire chaque semaine. C’est pour moi l’occasion de rencontrer mes clients qui, pour beaucoup, sont devenus des amis. Je sais d’ailleurs à quel moment de la matinée je dois m’attendre à avoir la visite des uns et des autres», raconte-t-il. Durant le temps que j’ai passé en sa compagnie, Laurent a vu nombre de ses fidèles clients qui venaient les uns prendre un chocolat chaud accompagné d’une tartine de pain grillé au chocolat et les autres faire provision de leur spécialité chocolatée préférée. Tous passaient avant tout pour donner des nouvelles de la famille, de leur dernier voyage, etc. Puis, Laurent Gerbaud m’a présenté à son voisin immédiat, un producteur de fromages, puis à d’autres encore… Là aussi, c’était comme une fête entre amis.

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