Le Journal de Quebec - Weekend
QUÉBEC CAPITALE DU CIRQUE
« En raison de sa notoriété planétaire, le Cirque du Soleil s’impose de mettre la barre très haut, ce qui exige du créateur de rendre l’impossible possible », dira Fernand Rainville, directeur de création du nouveau spectacle Amaluna.
« Les attentes sont très élevées; le Cirque du Soleil est victime de son succès; les gens s’attendent à quelque chose d’aussi grandiose que le spectacle de Madonna au Super Bowl. À ses débuts, le Cirque a réinventé l’univers du Cirque traditionnel. Maintenant au sommet de son art, il doit apprendre à se réinventer », ajoute celui qui, après 25 ans au service du jeu théâtral au Québec, apporte son imagination à l’organisation de Guy Laliberté depuis maintenant sept ans.
En 2007, Fernand Rainville a été metteur en scène de la prestation d’avantmatch du Cirque du Soleil au Superbowl, à Miami. Il a connu l’euphorie du succès, mais aussi les critiques négatives du spectacle Wintuk, présenté au Madison Square Garden, à New York. De ce « demi-succès », il retient toutefois que le spectacle, qui devait tenir l’affiche durant deux ans, l’est resté pendant quatre ans, avec un total d’un million de spectateurs aux plus de 400 représentations.
Lors du voyage dans l’espace de Guy Laliberté, Fernand Rainville a agi comme producteur au contenu et directeur artistique de l’événement Mission sociale et
poétique, un spectacle diffusé à la télévision et sur Internet sur la thématique des enjeux de l’eau.
LE POUVOIR FÉMININ
C’est ce même Guy Laliberté qui lui a commandé la création d’un nouveau specRAINV tacle valorisant le pouvoir féminin.
ILL E De là naquit Amaluna. « Tout nouveau projet de création part du cerveau. Il faut arriver à surprendre et surtout à toucher l’âme humaine, tout en créant une oeuvre artistique d’une grande beauté inspirante. Les gros budgets, ça aide, mais ça ne suffit pas à combler l’imaginaire. » Dans Amaluna, basé sur une grande histoire d’amour à saveur mythologique, dans un enchevêtrement d’acrobaties, 36 des 52 artistes sont des femmes, note le créateur québécois avec fierté. « Elles apportent du jamais-vu, comme ce numéro à quatre sur un fil de fer. » La plupart sont dans la vingtaine. Normand Rainville dit apprécier particulièrement travailler avec des femmes. « Elles sont plus engagées, plus disciplinées (par rapport aux hommes). Elles sont plus exigeantes autant pour elles-mêmes que pour les autres. En fin de compte, elles livrent davantage… »
TOUR DE BABEL
Les répétitions ont été ardues du fait que les artistes s’exprimaient dans huit langues différentes. « Il nous a fallu quatre interprètes à temps plein », évoque avec le sourire le directeur de création.
Le processus de création s’est étalé sur deux ans. « Un show comme celuilà ne se stabilise pas; il est en constante évolution », souligne Fernand Rainville en nous apprenant que dix minutes ont été retranchées de la version originale présentée en grande première à Montréal.