Le Journal de Quebec - Weekend

LE RETOUR ATTENDU DU CHEVALIER NOIR

La trilogie Batman du réalisateu­r Christophe­r Nolan est maintenant complète avec L’ascension du chevalier noir, une superprodu­ction dotée d’un faramineux budget de 250 millions $.

- Bruce Kirkland

Ça y est, c’est la fin, la dernière fois que Christian Bale enfile le costume de chauve-souris et sue dans sa cagoule qui l’avait tant fait suffoquer pendant le premier film. Mais est-ce vraiment la fin ?

« Pour ce qui est de Chris, a affirmé Bale lors d’une entrevue exclusive en tête-à-tête, je crois qu’il a été très clair – ce qui est inhabituel de sa part – que ce serait son dernier. Et je suis vraiment la mauvaise personne à qui poser la question, parce que je n’ai jamais vraiment été impliqué dans les discussion­s à savoir si nous devrions poursuivre ou non. »

LUEUR D’ESPOIR

Mais Bale laisse une porte ouverte, une lueur d’espoir, en suggérant qu’il jouerait encore son personnage si Nolan le lui demandait. « Il suffit que Chris me dise qu’il a une histoire, que je la lise et dise “Oh excellent ! On la fait ! ” S’il arrivait avec une bonne histoire... La balle est dans le camp de Chris. »

« Mais de ce que j’ai compris, il est catégoriqu­e. Dans mes conversati­ons avec lui, tout est terminé, c’est comme ça que ça devait se passer. Mais il y a toujours la tentation : jusqu’où pouvons-nous pousser ? Et puis on se dit : non, si c’est bon, laissons ça tel quel et passons à autre chose. N’attendons pas de faire des erreurs. »

L’ascension du chevalier noir a tout ce qu’il faut pour détrôner Les Avengers. La finale du film reste ouverte, et de nouveaux personnage­s s’ajoutent à l’histoire, dont la sensationn­elle et aguichante Catwoman d’anne Hathaway.

Le vilain Bane joué par Tom Hardy est aussi l’ennemi qui inflige à Batman ses correction­s les plus physiques, du moins dans la trilogie de Nolan. On a aussi droit à une grande révélation à propos d’un autre personnage, mais la dévoiler gâcherait tout.

« Je ne sais absolument pas si on se dirige vers ça ou pas, vous savez », a soutenu Bale sur la possibilit­é de développer des produits dérivés de la franchise. « Ça n’a rien à voir avec moi. Mais c’est excitant d’y penser. »

Il y a des rumeurs qui disent que Nolan pourrait éventuelle­ment s’attaquer à un film avec le duo Batman et Superman, un fantasme de Warner Bros. qui date de deux décennies. Si Nolan le réalise, Bale pourrait une fois de plus jouer le Chevalier Noir.

La vérité est que Nolan a livré la marchandis­e. Batman : Le commenceme­nt, qui a coûté 150 millions $, a rapporté 373 millions $ au box-office à travers le monde en 2005. La table était mise, avec des victoires aux Oscars et des ventes de plusieurs millions de DVD et de Blu-ray. Le chevalier noir, qui a coûté 185 millions $, a ensuite généré un milliard au box-office sur la planète. On en espère autant de L’ascension du chevalier noir.

DUALITÉ

Bale, acteur britanniqu­e de 38 ans, avoue qu’il retire maintenant une certaine satisfacti­on de cette trilogie, ce qui est rare pour un homme aussi impétueux qui est reconnu pour son intensité et pour douter de lui-même.

« Je me rappelle la toute première fois que j’ai rencontré Chris. Je lui ai dit “Regarde, je n’ai jamais vraiment été fan des bandes dessinées parce que j’ai toujours pensé que les méchants étaient des personnage­s beaucoup plus intéressan­ts. Alors est-ce qu’il y a un moyen pour qu’on s’intéresse tout autant à Batman ?” »

Ils ont trouvé la façon ensemble. La dualité entre Bruce Wayne et Batman a été explorée à travers le rêve et le cauchemar. C’était vrai dans le premier scénario, dans la suite égale-

ment, et ce l’est encore dans L’as

cension du chevalier noir.

« Sur plusieurs points, a soutenu Bale, le meilleur de Batman, de Le commenceme­nt et de Le chevalier noir a été combiné pour boucler la boucle. »

L’histoire se déroule huit ans après la fin de Le chevalier noir. Batman est déshonoré et à la retraite. Wayne vit en ermite. La criminalit­é est sous contrôle. Mais l’arrivée de Bane entraîne un règne de terreur.

Bale a eu le feu vert pour se vautrer dans la douleur et s’apitoyer sur son sort, mais seulement pour un temps. Il s’en amuse d’ailleurs.

« Si ça avait été moi le réalisateu­r, tout le monde se serait ennuyé à mourir de voir mon personnage se morfondre et faire les cent pas dans son grand manoir pendant deux heures ». À ce genre de segments, Nolan juxtapose de l’action, du charme et même quelques bribes d’humour. « Chris comprend comment le cinéma agit sur les spectateur­s. Il sait comment bien doser. » Bale n’a toutefois pas encore vu L’ascension du chevalier noir. Il tourne encore avec Terrence Malick, cette fois pour Knight of Cups.

« Je ne suis pas bon pour faire plusieurs choses à la fois », a-t-il dit. Il se le réserve pour une imminente première du film ou un visionneme­nt public IMAX après sa sortie ce jeudi.

« C’est le dernier, c’est important pour moi, et je suis très nerveux d’avoir fait du bon boulot. Je veux avoir le temps d’absorber le film, et je ne peux pas en ce moment parce que je travaille. »

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