Le Journal de Quebec - Weekend
Des échanges enrichissants
Marie-Hélène Copti fait partie de ces artistes dont le travail a été remarqué de l’autre côté de l’Atlantique. Auteure et réalisatrice, elle a fait sa marque dans la réalisation de format court. Son travail auprès de Mr Rameish sur Libtv lui vaut d’être nommée aux Gémeaux. Elle a réalisé les deux dernières saisons de Camé
ra Café. Cette expérience lui a permis de rencontrer Alain Kappauf, cocréateur de Caméra Café, l’original, qui l’a invitée à réaliser le rêve de sa vie, diriger un plateau français.
Ce plateau, c’est celui de l’émission de l’heure, Scènes de ménage, dont Kappauf est le producteur. Une série à sketches mettant en vedette quatre couples, qui bat des records d’audience sur M6 avec plus de cinq millions de téléspectateurs six soirs par semaine.
« Alain Kappauf est une figure importante de la création télé en France. Et comme producteur, il est très proche des gens et de tout l’aspect créatif, ça reste très artisanal. Ç’a été un énorme cadeau de travailler là-bas. Toute l’équipe a été d’une facilité que je n’aurais pas imaginée. »
VERLAN ET DIFFÉRENCE
Reconnue pour sa direction d’ac- teur, Marie-Hélène s’est donc glissée au sein d’une équipe française avec tout ce que ça comporte.
« C’est vrai, il y a du vin sur la table le midi », rigole-t-elle.
Seul ajustement : le langage, qui est devenu rapidement une source d’échanges forts sympathiques. « Les Français adorent le québécois. En faisant le dépouillement des textes, on a eu l’occasion de s’échanger des expressions. Sur le plateau, plusieurs parlaient le verlan. Ça m’a pris un certain temps avant de comprendre que TAF c’est truc à faire et
vénère veut dire énervé. » Sinon, la réalisatrice peut témoigner que tout roulait très vite sur le plateau. « C’est une grosse équipe, comme on n’en voit peu au Québec, mais contrairement à nous, pour Scènes de ménage, ils tournent à l’année. L’émission est diffusée du lundi au samedi, deux équipes de réalisation tournent en parallèle. »
« Autre différence, le directeur d’écriture (qu’on nomme script-éditeur chez nous) est toujours sur le plateau. On peut régulièrement
brainstormer, ajuster le texte. C’est très stimulant », conclut celle qui écrit son premier long-métrage.