Le Journal de Quebec - Weekend

SOLIDE SANS ÊTRE ORIGINAL

Treize ans après avoir disparu du petit écran, l’univers d’omertà reprend vie au cinéma, dans un thriller policier qui devrait ravir les fans de la série.

- Maxime Demers

La série télé Omertà ayant marqué la petite histoire de notre télévision, il fallait s’attendre à voir ses personnage­s reprendre du service au grand écran. Sans réinventer la roue, le film qu’en a tiré Luc Dionne livre la marchandis­e et se révèle un bon thriller policier, solide et efficace. Pour porter au cinéma le monde interlope d’O

mertà, le réalisateu­r et scénariste Luc Dionne ( Aurore, L’enfant prodige) a appliqué à la lettre la formule qui a fait le succès de la série télé du même titre: une intrigue policière impliquant la mafia montréalai­se, du suspense, des rebondisse­ments et une distributi­on de pointe réunissant plusieurs vedettes québécoise­s.

DOUBLE JEU

L’histoire du film Omertà s’articule donc autour du héros de la série culte, Pierre Gauthier (Michel Côté), jadis enquêteur à l’escouade du crime organisé de la Sûreté du Québec.

Devenu aujourd’hui propriétai­re d’une importante agence de sécurité, Gauthier est engagé par son ancien patron (Michel Dumont) pour enquêter sur une affaire de trafic de faux lingots d’or impliquant le parrain de la mafia montréalai­se (René Angélil).

Épaulé d’une ancienne policière de Vancouver (Rachelle Lefèvre), il devra collaborer avec un agent double un peu louche (Patrick Huard).

Malgré quelques longueurs et moments de confusion ici et là, Omertà tient bien la route. L’histoire, habilement construite, s’appuie sur une réalisatio­n classique et peu inventive, mais assez musclée pour ne pas souffrir des comparaiso­ns avec les production­s hollywoodi­ennes du genre.

Les jeux de pouvoir, de mensonges et de trahisons sont encore une fois au coeur de l’intrigue et servent de moteur à l’histoire d’Omertà. Luc Dionne en a toutefois quelque peu abusé, jouant à fond sur l’ambiguïté de ses personnage­s et multiplian­t (un peu trop) les revirement­s de situations.

SOLIDE HUARD

Reprenant un rôle qui l’avait bien servi il y a 15 ans, Michel Côté défend parfaiteme­nt son personnage, même s’il se fait cette fois-ci voler la vedette par Patrick Huard. Particuliè­rement solide, Huard hérite d’ailleurs du rôle le plus intense et complexe du film, mais aussi des répliques les plus drôles.

Dans un rare rôle dramatique, Stéphane Rousseau étonne également sous les traits d’un dangereux tueur.

Et René Angélil ? Rien à redire sur ses quelques apparition­s, qui sont tout à fait dans le ton. Par sa présence, le célèbre imprésario impose le pouvoir et l’autorité que doit inspirer son personnage. Angélil se révèle particuliè­rement convaincan­t dans un échange où il défie le personnage de Patrick Huard. En fait, c’est plutôt la fille du groupe, Rachelle Lefèvre, qui détonne. Mal servie par un personnage peu crédible et une scène de strip-tease dont elle se serait sûrement passée, l’actrice du premier film Twilight paraît parfois bien mal.

Impossible aussi de passer sous silence la fin décevante du film, qui laisse beaucoup trop de choses en suspens. Il reste à voir si Luc Dionne pourra poursuivre son histoire dans une éventuelle suite.

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