Le Journal de Quebec - Weekend
PETIT FESTIVAL DEVIENDRA GRAND
Après une première année couronnée de succès, le Festival d’opéra de Québec n’a pas eu d’autre choix que d’élever son niveau de qualité en prévision de sa deuxième édition qui débute mercredi.
L’édition 2011 avec La flûte enchantée de Mozart et le Rossignol et autres fables, mis en scène par Robert Lepage, avec des marionnettes et une fosse d’orchestre remplie d’eau, a connu un succès inespéré.
« Ce fut au-delà de toutes nos attentes, a laissé tomber Grégoire Legendre, directeur général et artistique du Festival d’opéra de Québec, cette semaine lors d’un entretien. Nos objectifs étaient réalistes pour une première édition et on ne pensait pas que tout était pour se vendre. »
L’événement phare de cette deuxième édition est sans aucun doute la présentation de The Tempest de Shakespeare, en première mondiale, mise en scène par Robert Lepage.
Cet opéra du compositeur Thomas Adès sera ensuite présenté au Metropolitain Opera (MET) de New York à l’automne et à Vienne en 2013-2014.
« C’est la première fois qu’une production canadienne est présentée en collaboration avec le MET. Quelques compagnies européennes ont déjà fait ce genre d’échange par le passé, mais ce n’est pas quelque chose de si courant que ça », a-t-il indiqué.
MERCI À ROBERT LEPAGE
Robert Lepage est, selon Grégoire Legendre, le responsable de la venue de The Tempest dans la Vieille Capitale.
« Il a toujours voulu présenter ses productions à Québec. Ce spectacle a été rodé ici et c’est au Festival qu’il sera présenté en primeur. On peut lui dire merci. Il s’agit d’une collaboration exceptionnelle qui permet au Festival d’avancer et d’aller de l’avant », a-t-il précisé.
Grégoire Legendre est particulièrement fier d’avoir réussi à bâtir une distribution avec sept Canadiens sur 11 rôles principaux pour les quatre représentations de Québec. On retrouve cinq Québécois avec Frédéric Antoun, Julie Boulianne, Antonio Figueroa, Daniel Taylor et Joseph Rouleau.
Les Américains Audrey Luna (Ariel) et Kevin Burdette (Stefano) seront les seuls à aussi faire partie de la distribution du MET.
The Tempest sera présenté à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec les 26, 28, 30 juillet et le 1er août.
UN NELLIGAN TOUCHANT
Le Festival d’opéra présentera une nouvelle version de Nelligan d’André Gagnon et de Michel Tremblay, les 29 et 31 juillet, et le 2 et le 4 août, à la salle OctaveCrémazie.
Normand Chouinard signe la mise en scène de cette oeuvre présentée il y a deux ans, dans cette formule, par l’Atelier lyrique de Montréal.
Le ténor Marc Hervieux tiendra le rôle de ce poète décédé à l’âge de 61 ans à l’hôpital psychiatrique de Saint-Jean-de-Dieu. Monique Pagé (soprano) et Théodore Baerg (baryton) joueront les rôles de mère et père.
« Il s’agit d’une version lyrique avec un petit ensemble et différente de l’opéra romantique qui avait été présenté au début des années 90. C’est un sujet québécois écrit et réalisé par des Québécois et je suis fier de présenter cette oeuvre », a mentionné Grégoire Legendre.
FÉBRILITÉ
À quelques jours de l’événement, le directeur général et artistique est fébrile. Son téléphone portable sonne. Il a quelques feux à éteindre.
« Il y a de la nervosité en ce moment, mais c’est de la bonne nervosité », a-t-il admis.
Grégoire Legendre a toujours été convaincu qu’il y avait de la place à Québec pour un festival d’opéra.
« C’est quelque chose d’unique au Canada où il n’y a pas vraiment d’équivalent. Nous sommes partis forts avec la première édition et nous sommes toujours en développement. Notre objectif premier est de s’implanter ici. Le potentiel est énorme », a-t-il dit.