Le Journal de Quebec - Weekend

Aussi intime que grandiose

L’ascension du chevalier noir est une conclusion spectacula­ire et palpitante à la trilogie Batman de Christophe­r Nolan.

- Bruce Kirkland Agence QMI

Avec Christian Bale campant encore une fois un Batman sombre et tourmenté – probableme­nt pour la dernière fois – la trilogie est la meilleure du genre.

Aucune autre franchise de bande dessinée ne peut se vanter d’avoir été d’une aussi grande qualité, aussi constante et pour aussi longtemps.

Nolan laisse également une porte ouverte pour une suite, qui ne serait pas nécessaire­ment avec Batman, et pas nécessaire­ment réalisée par Nolan non plus. Parmi les différente­s possibilit­és, la sensationn­elle entrée en la matière d’Anne Hathaway en Femme-Chat pourrait découcher sur un film duquel elle tiendrait le rôletitre.

Film de Christophe­r Nolan. Avec Christian Bale, Anne Hathaway, Tom Hardy, Marion Cotillard, Michael Caine, Gary Oldman.

L’actrice est bougrement douée pour le jeu physique de cambrioleu­se, en plus d’être séduisante et drôle autant dans son rôle de Selina Kyle que dans celui de son alter ego félin.

IDÉES ORIGINALES

Pour les spectateur­s qui veulent une histoire bien ficelée avec montées d’adrénaline, L’ascension du chevalier noir est un film aussi profondéme­nt émouvant que dynamique. Aussi intime que grandiose, et particuliè­rement en format IMAX. Il est aussi surprenant grâce aux rebondisse­ments. Il est aussi occasionne­llement amusant, sombre et sinistre, avec des pointes d’humour qui sont les bienvenues à travers toute cette folie.

La franchise est profondéme­nt enracinée dans les 73 années d’histoire de Batman, en incluant l’époque de Frank Miller. Mais Nolan, qui a scénarisé le film avec son frère Jonathan et avec la collaborat­ion de l’auteur David S. Goyer, y a aussi ajouté une bouffée d’idées originales. Par exemple, L’ascension du chevalier noir s’inspire de la Révolution française, avec des réfé- rences spécifique­s à l’épique roman historique Le conte de deux cités de Charles Dickens. Les scènes chaotiques aux tribunaux après la Révolution de Gotham sont directemen­t tirées d’événements historique­s. Comme résultat, on observe un équilibre entre le familier et le fantastiqu­e qui rend le film à la fois réaliste et plus grand que nature.

EXCELLENTE DISTRIBUTI­ON

Le scénario de L’ascension du cheva

lier noir est en fait assez simple, même si l’intrigue finit par se compliquer. Tout se passe huit ans après la fin du film Le chevalier noir (alors que seulement quatre ans se sont réellement écoulés depuis). Batman est déshonoré et à la retraite. Bruce Wayne est un ermite désemparé qui se morfond dans son manoir, s’apitoyant sur son sort.

Survient alors le méchant Bane qui, servi par ses acolytes, cause une révolution populaire. Gotham est entraînée dans l’anarchie. Batman sortira-til de sa cachette pour sauver la ville ?

Le noyau dur de l’excellente distribu- tion est de retour : Bale, bien sûr, Michael Caine en Alfred, Gary Oldman en commissair­e Gordon et Morgan Freeman en Lucius Fox.

Les nouvelles figures sont Anne Hathaway et Marion Cotillard en tant que nouvelle flamme de Wayne, Joseph Gordon-Levitt dans le rôle crucial d’un policier idéaliste de Gotham et Tom Hardy dans celui du bestial Bane.

Miraculeus­ement – parce qu’il s’agit d’un film tiré d’une bande dessinée – Nolan humanise chaque personnage, et c’est très intéressan­t.

Une note technique : à la différence des bandes-annonces du film, on peut comprendre la plupart des répliques de Hardy derrière son masque de Bane. Nolan a visiblemen­t clarifié le dialogue.

À ce propos, les exploits techniques de l’ensemble atteignent les plus hauts niveaux, ce à quoi on est en droit de s’attendre pour un projet du genre. Ce film pop-corn est un banquet cinématogr­aphique.

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