Le Journal de Quebec - Weekend

Du mignon WOODY ALLEN

Un film de Woody Allen. Mettant en vedette Alec Baldwin, Roberto Benigni, Penélope Cruz, Ellen Page, Jesse Eisenberg. À l’affiche.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Je l’avoue, je suis partiale quand il s’agit de Woody Allen. Je pense d’ailleurs ne jamais avoir détesté l’un de ses films. C’est donc sans surprise que Rome mon amour ne m’a pas déçue autant que certains de mes collègues.

Mais je ne clame pas au chef-d’oeuvre, loin de là. Non, le réalisateu­r n’est pas sur le pilote automatiqu­e. Oui, les blagues sont faciles et, oui encore, il reprend les mêmes thèmes. Mais soyons honnêtes, on ne peut pas faire des Annie Hall, Manhattan ou Minuit à Paris tous les ans.

Rome mon amour pourrait presque se définir comme un film de commande puisque la capitale italienne a fait d’énormes appels du pied financiers à Woody Allen pour qu’il vienne tourner dans la Ville éternelle.

Alors oui, l’histoire de cet architecte américain (Alec Baldwin dans un rôle lui convenant parfaiteme­nt, ça fait du bien de le revoir au grand écran) qui revisite la ville dans laquelle il a passé un an ou celle de cet employé de bureau (Roberto Benigni), qui devient célèbre du jour au lendemain aurait pu se dérouler n’importe où dans le monde.

Mais la petite touche italienne provient de ce couple (Woody Allen, enfin de retour, et Judy Davis que j’aime toujours autant), venu voir le fiancé (Flavio Parenti) romain de sa fille (Alison Pill). Il tombe sur une belle-famille dont le père ne chante bien de l’o- péra que sous la douche, sur la présence de la superbe Ornella Muti, dans cette visite du Vatican avec une escorte (Penélope Cruz) de luxe et dans cette Rome de carte postale avec ses monuments au soleil couchant.

VISION DU MONDE

Comme dans tous les Woody Allen, les histoires de personnage­s qui se croisent sont à la fois tout le film et une infime partie de celui-ci. Tout parce que les situations sont familières et drôles, rien parce qu’au travers de répliques et de l’examen des relations amoureuses, le cinéaste partage sa vision du monde et de ses congénères.

De plus, là aussi, comme dans tous les longs métrages précédents de Woody Allen, on ne peut qu’admirer la distributi­on des rôles, chaque acteur − quel que soit son parcours − sonnant juste en livrant ses dialogues. On reste impression­né de la justesse d’Ellen Page ou de Jesse Eisenberg, pourtant à des années-lumière d’Origine ou du Réseau social! Seule Greta Gerwig semble échapper à cette règle, mais j’ai l’impression que cela tient plus à ce qu’elle dégage qu’à son talent.

LÉGÈRETÉ ET INTELLIGEN­CE

Rome mon amour n’a peut-être rien d’un chefd’oeuvre, mais en cette ère de suites et de remakes, mais aussi alors que la relance de franchises est à la mode à Hollywood, cela fait énormément de bien de pouvoir se plonger dans un film dont la seule prétention est d’amuser avec légèreté et intelligen­ce... « Volare » en prime!

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