Le Journal de Quebec - Weekend
Les moeurs de l’époque passées à la loupe
T oujours intéressée par les questions sociales, P.D. James s’est penchée sur les moeurs de l’époque et les a examinées à la loupe pour dépein-dre l’atmosphère de Pemberley, à travers un drame et le côté sombre de l’humanité.
« Le statut des femmes au début du XIXe siècle m’a particulièrement intéressée. C’était vital, pour une fille, à l’époque, de trouver un mari convenable qu’elle pourrait aimer et respecter si elle voulait acquérir quelque indépendance que ce soit. Le seul travail ouvert aux célibataires était le métier de gouvernante, une vie, comme Jane Austen le dépeint dans ses romans, qui pouvait être humiliante et malheureuse. »
Certains détails étonnent. « Le braconnage en soi n’était pas punissable de la peine de mort, mais le braconnage des cerfs dans un enclos l’était. »
P.D. James explique qu’il y a fort probablement plusieurs manoirs, dans le Derbyshire, qui font penser à Pemberley. Elle pense à celui de Chatswort, en particulier. « Je l’ai visité. Je ne doute pas qu’il y en ait d’autres, mais c’est peut-être le plus imposant. »
À LA MAIN
Étonnamment, la romancière écrit toujours ses manuscrits à la main et se fie sur son assistante, Joyce McLennan, pour les taper en caractères d’imprimerie. Elle prend d’ailleurs la peine de la remercier dans le roman. « Je suis incapable d’utiliser un ordinateur et, malheureusement, on ne trouve plus de dactylos; donc, je dois tout écrire à la main.
Je pense toutefois que cela a l’avantage de stimuler la pensée. Ce ne serait pas possible d’écrire sans l’aide d’un assistant personnel et je peux compter sur Joyce pour taper, mais aussi pour son talent en épellation et en grammaire. »
NÉE POUR ÉCRIRE
La baronne P. D. James − elle a été anoblie par la reine en 1990 − n’a pas entamé l’écriture de son prochain roman. « La pression du travail et la publicité planétaire qui font suite au succès de ce roman font que je n’ai ni le temps ni l’énergie pour en travailler un autre en ce moment. »
Jetant un oeil sur sa longue et brillante carrière − son premier roman a été publié en 1962 − P.D. James trouve toujours autant de plaisir à écrire. « Je pense que je suis née pour devenir écrivaine et je suis la plus heureuse des femmes quand je planifie et écrit un nouveau roman. J’espère qu’en dépit de mon âge, je serai capable de continuer d’écrire. »