Le Journal de Quebec - Weekend

LA VIE AU TEMPS DES ADOS

- MARIE-FRANCE BORNAIS

R omancière parfaite pour les ados, romantique jusqu’à la moelle, l’Américaine Jenny Han conclut avec L’été devant

nous sa trilogie qui flirte tendrement avec les plus prestigieu­ses listes de best-sellers.

Jenny Han, diplômée de la New Shool de New York, connaît un succès fou avec les tribulatio­ns amoureuses de Belly, une jeune fille tiraillée entre l’amour de deux frères, Conrad et Jeremiah. Elle nous prend par les sentiments et dépeint avec fraîcheur et humour les hauts et les bas des relations amoureuses débutantes, pleines de doutes mais aussi d’espoir.

Dans L’été devant nous, Belly est en couple avec Jeremiah depuis deux ans et croit bien avoir rencontré l’âme soeur. Mais Conrad, le frère de Jeremiah, regrette d’avoir laissé partir Belly. À la veille du mariage de Belly et Jeremiah, il réalise qu’il doit parler maintenant, avouer son amour... ou se taire à jamais.

« Au début, je pensais faire un seul livre, puis j’ai réalisé qu’il serait trop volumineux. J’ai demandé à mon éditeur si ce n’était pas possible d’en écrire trois... parce que je voulais passer le plus de temps possible avec ces personnage­s et les voir évoluer pendant plusieurs étés, dans leurs années de jeunes adultes », explique Jenny Han en entrevue.

« Dans les livres, je parle de ce moment que toutes les filles, je crois, éprouvent : celui où on s’épanouit soudaineme­nt, de plusieurs façons.

Tout à coup, on se retrouve avec un pouvoir nouveau, qui est excitant mais qui fait également un peu peur. »

DEUX FRÈRES?

Jenny Han s’est parfois inspirée de ses propres expérience­s pour écrire les livres. « Malheureus­ement, je n’ai jamais eu à gérer deux frères qui se battaient pour m’avoir... Je n’ai jamais eu cette chance... », rigole-t-elle avant d’ajouter que la plage, les amis, le premier chagrin d’amour... oui, c’est quelque chose qu’elle connaît bien.

Elle considère qu’il est bon, somme toute, d’éprouver des chagrins d’amour à l’adolescenc­e. « Ça forme le caractère et nous aide à prendre de la maturité », estime-t-elle.

VIVRE UN DEUIL

La vie n’est pas toujours rose, cependant, et, Jenny Han en fait la démonstrat­ion, s’intéressan­t de près au deuil, au cours de la trilogie puisque Belly fait face au décès de sa mère.

« Je pense que c’est triste, mais un grand nombre de jeunes gens sont confrontés au décès d’un proche. C’est une épreuve très difficile à surmonter et ça fait partie de l’évolution personnell­e. C’était aussi la chose la plus « vraie » possible et mon but, comme auteur, est de toujours écrire en étant le plus près possible de la vérité, pour que l’autre la ressente. J’ai eu des témoignage­s de lectrices dont la mère était décédée, qui m’ont écrit que le livre leur paraissait réaliste. C’était le plus beau des compliment­s qu’elles pouvaient me faire. »

Jenny Han a une manière bien à elle de rendre avec élégance et véracité les émotions ressenties par Belly, Conrad et Jeremiah. Ses personnage­s passent par toute une palette d’émotions, y compris l’égoïsme. « J’essaie d’être réaliste. Conrad ne représente pas le premier amour parfait. Belly non plus. Et je crois que les personnage­s imparfaits présentent beaucoup d’intérêt parce qu’ils ont l’air vrais. »

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