Le Journal de Quebec - Weekend

HÉROÏNE AUTHENTIQU­E

- MARIE-FRANCE BORNAIS

J enny Han, qui a grandi en Virginie avant de s’établir dans le Big Apple, se sent très proche de Belly, son héroïne. Elle partage ses qualités et ses petits défauts, les reconnaît et les décortique avec humour, sans dramatiser.

« Elle peut être égoïste, exigeante et immature... ce genre de trucs. Le plus drôle, c’est que chaque fois que je lis les commentair­es d’un lecteur qui n’a pas aimé le livre, parce que Belly lui apparaît trop immature, trop égoïste et centrée sur elle-même, ça me fait rire parce que ce sont exactement ces parties de moi-même que je partage avec mon personnage. Pour moi, c’est ce qui rend Belly vraie.

« Je pense que la plupart des lecteurs en général — y compris les adultes — se demandent pourquoi Belly n’est pas plus forte, ou plus courageuse... ou plus indépendan­te. Pourtant, les gens ne sont pas forts, courageux et indépendan­ts tout le temps. Ce ne sont pas tous les personnage­s qui vont ressembler à Elizabeth Bennet dans Orgueil et préjugés (NDLR : de Jane Austen). L’important, c’est que le personnage soit émotionnel­lement vrai, même s’il est égoïste et immature », fait-elle remarquer.

SES ANNÉES DE « HIGH SCHOOL »

Jenny Han l’avoue : elle est terribleme­nt nostalgiqu­e de ses années d’école secondaire — le « high school » américain. « Je me sens encore comme au secondaire. C’est une période très douce de la vie, où tout apparaît monumental, comme une question de vie ou de mort. C’est aussi une période passionnan­te où les hormones, les passions et les émotions sont intenses. C’est aussi une période où les parents prennent encore beaucoup de décisions, où on n’a pas beaucoup d’autonomie et où on se débat pour en avoir. S’ils disent, par exemple, qu’on déménage, il faut y aller. »

LE RÊVE

Jenny Han vit un rêve en voyant non seulement ses romans publiés, mais aussi encensés par la critique et adorés de ses lecteurs.

Elle rêvait de devenir écrivain et a vendu son premier livre — Shug — alors qu’elle était encore étudiante. Aujourd’hui établie à Brooklyn, elle travaille toujours à temps partiel dans la bibliothèq­ue d’une prestigieu­se école privée du Upper West Side. « J’aime avoir une routine, une sorte d’horaire, parce que lorsque je ne travaille pas, je me lève tard et je ne travaille pas aussi fort que lorsque mon temps est précieux. J’aime beaucoup parler aux jeunes parce que le métier d’écrivain est très solitaire. Je suis beaucoup à la maison, à travailler sur mes bouquins, dans un café. Mon travail à la bibliothèq­ue me permet de rencontrer des gens nouveaux, de sortir de la maison et de me sentir moins seule. »

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