Le Journal de Quebec - Weekend

Concert historique

De la patience, de la ténacité et un argument convaincan­t : voilà les ingrédient­s que le promoteur Serge Grimaux a dû utiliser pour finalement réussir, après deux tentatives infructueu­ses, à persuader Roger Waters de déployer le gigantesqu­e mur de sa tour

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@QUEBECORME­DIA.COM

Pendant que les 75 000 spectateur­s attendus pour ce « concert spécial » vibreront au rythme des Another

Brick In The Wall et Comfortabl­y Numb, ce soir, Serge Grimaux pourra dire mission accomplie!

C’est grâce à lui si la force créative de Pink Floyd s’exécutera pour la première fois sur un site en plein air depuis la présentati­on du fameux spectacle devant le mur de Berlin, le 21 juillet 1990, soit il y a exactement vingt-deux ans aujourd’hui.

C’est d’ailleurs cet argument, dit-il, qui a soulevé l’intérêt de Roger Waters, en février dernier. Jusque-là, les démarches de Serge Grimaux pour attirer Waters dans la capitale étaient demeurées vaines.

« VOUS MANQUEZ UNE DATE HISTORIQUE... »

Il avait d’abord été question, en octobre dernier, de réserver la soirée de fermeture du Festival d’été à Roger Waters.

« La tournée se terminait le 14 juillet, à Philadelph­ie. Donc, ça tombait à pic puisque le FEQ se terminait le 15. Mais ça n’a pu se faire parce qu’il avait besoin de sa propre scène et elle est trop grande. Elle est une fois et demie plus grande que celle que nous avons au FEQ », rappelle M. Grimaux.

Ce dernier a quand même continué de se creuser les méninges malgré cette fin de non-recevoir.

« Éventuelle­ment, j’ai réalisé que le 21 juillet 1990 était le jour du spectacle devant le mur Berlin, la seule fois où The Wall a été présenté en plein air. J’ai appelé Daniel Gélinas pour lui dire que ça pouvait être intéressan­t, mais que ce n’était plus dans les dates du festival. Il m’a quand même donné le go. J’ai rappelé le directeur de tournée de Roger Waters et lui ai dit : ‘‘Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais vous manquez une date historique par six jours.’’ Il m’a demandé si j’étais sérieux. Je lui ai dit de vérifier et il a dit que ça pouvait être une façon d’intéresser Roger. Finalement, il m’a rappelé une heure plus tard et m’a dit : ‘‘Vous avez trouvé une façon de l’intéresser. Quand on peuton se voir et discuter?’’ »

BERLIN : TÂCHE MONUMENTAL­E

Quand on lui parle de ce concert à Berlin, Roger Waters se rappelle que monter l’affaire avait été « une tâche monumental­e ». Dans une entrevue récente accordée au

Journal de Québec, l’ex-Pink Floyd a rappelé que des investisse­urs avaient eu des sueurs froides.

« J’ai dû débourser plus d’argent à la fin parce qu’on ne faisait pas nos frais. Il y avait une ou deux personnes qui allaient boire la tasse et ils ne méritaient pas ça. Finalement, on a fait nos frais grâce à la vente de DVD et d’albums. »

UNE PREMIÈRE TENTATIVE EN 2008

Ce n’était pas la première fois, l’automne dernier, que Serge Grimaux tentait d’arranger une rencontre entre Roger Waters et le public de Québec. Il avait aussi tenté le coup en

2008, lors de la tournée de The Dark Side Of The Moon Live.

« J’avais fait plusieurs spectacles avec lui en Europe et en Inde. À un moment donné, je voyais qu’il faisait The Dark Side Of The

Moon seulement dans des arénas en Amérique. J’avais dit à Andrew Zweck (directeur de tournée) et Roger que la puissance de ce qu’ils faisaient pourrait motiver un spectacle à grand déploiemen­t au Québec. D’autant plus que le public québécois est très friand de cette musique qui était alternativ­e à l’époque, que ce soit The Gentle Giants, Genesis, Pink Floyd. »

« Mais, poursuit-il, je m’y suis pris trop tard. L’idée est sortie en février, à Mumbaï, en Inde, mais la tournée devait se terminer en mai. Le temps manquait. »

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