Le Journal de Quebec - Weekend

ANNE HATHAWAY FÉLINEET BRILLANTE

Habillée pour mutiler, tuer et titiller, Anne Hathaway domine son personnage de Femme-chat dans L’ascension du chevalier noir. Dommage que son rôle prenne fin maintenant.

- Bruce Kirkland Agence QMI

« Je trouve qu’Anne est vraiment trop séduisante dans le film », a affirmé son scénariste et réalisateu­r, Christophe­r Nolan, au sujet de l’effet sensationn­el que provoque Hathaway. Il a ajouté, ironique : « Je pense que Morgan aurait dû jouer le rôle. » On parle ici de Morgan Freeman, qui interprète plutôt Lucius Fox, le cerveau bourru derrière l’entreprise de Wayne.

BAGARRES

À 29 ans, Hathaway a dû s’entraîner intensivem­ent pour le rôle. En Femme- Chat – même si personne ne prononce ce surnom pour désigner son personnage de Selina Kyle –, l’actrice porte une combinaiso­n de latex et de cuir noir, ainsi qu’un masque sophistiqu­é autour des yeux. Avec des bottes de cuir munies de stylets dans les talons. Hathaway savait à quoi s’attendre quand Nolan a annoncé avant le tournage : « Il y aura beaucoup de bagarres. » En se rappelant à quel point Joseph GordonLevi­tt a brillé en effectuant ses propres scènes de combat dans Origine, de Nolan ( et répéter l’exploit dans L’ascension du chevalier noir), la délicate Hathaway était intimidée et inspirée.

« J’ai fait : “J’ai compris. Je peux lire entre les lignes.” Je suis allée au gymnase et j’en suis sortie quand on a terminé le film. C’était une transforma­tion complète. Je n’avais jamais rien fait de pareil. Ce n’était pas juste une question de silhouette. Je devais apprendre à me battre. Et je devais être assez forte pour le faire plusieurs jours en ligne. »

Nolan ne lui a jamais suggéré un physique particulie­r, comme certains réalisateu­rs le font pour rendre les actrices plus séduisante­s dans les films d’action. Le mandat était simple, a indiqué Hathaway : « Apprends à faire ce que tu dois faire et, peu importe ton look, ce sera celui du personnage. »

Pour ce qui est de se déplacer rapidement en bottes à talons hauts, aucun problème pour Hathaway. « On le fait, c’est tout. Ça fait partie d’être une femme. On y arrive.

Le Diable s’habille en Prada a été un bon entraîneme­nt, cependant. »

HISTORIQUE

La Femme-Chat d’Anne Hathaway a un historique moins garni que le Batman de Christian Bale, même si le personnage est à peine un an plus jeune. Connue à l’origine comme La Chatte lorsqu’elle se transforma­it en vilaine cambrioleu­se les soirs de pleine lune, la cambrioleu­se Selina Kyle a été introduite dans le premier album de Batman en 1940.

Mais il a fallu attendre jusqu’en 1966 pour la voir apparaître à l’écran dans une extravagan­te série télévisée ainsi que dans un film. Julie Newmar, Lee Meriwether et Eartha Kitt l’ont toute jouée avec exagératio­n. Michelle Pfeiffer a excellé dans le rôle avec Le retour de Batman en 1992. Mais Halle Berry a spectacula­irement échoué comme FemmeChat en 2004.

ÉGALITÉ

Hathaway ne subit pas le même sort. Sa Femme-Chat/Selina Kyle est « félinement » brillante, séduisante et jamais superficie­lle.

« Je sais qu’Anne s’est lancée avec une idée bien définie pour l’incarnatio­n du personnage », a salué Nolan.

La Miranda Tate de Marillon Cotillard est tout aussi complexe et bien développée, selon Nolan, qui place les deux actrices sur un même pied d’égalité que les vedettes masculines du film.

« Une partie de ça vient du scénario, mais ça vient aussi beaucoup du fait d’avoir travaillé avec Anne Hathaway et Marion Cotillard. Je me suis fié à elles pour développer des psychologi­es de personnage­s crédibles, tout comme je l’ai fait avec les autres gars. » Batman lui-même est l’un des admirateur­s d’Anne Hathaway. « Je l’ai vue à sa première audition », a raconté Bale au sujet de sa covedette. « Je me suis tourné vers Chris en disant : “Elle domine! ” »

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