Le Journal de Quebec - Weekend

Voyage sous le soleil de l’Adriatique

VENISE, Italie | De la cité flottante qu’est Venise à la région littorale croate de la Dalmatie, nous vous proposons un voyage ensoleillé à la découverte du patrimoine et des saveurs de la mer Adriatique.

- Frédérique Sauvée Agence QMI

L’héliotropi­sme, vous connaissez? Il s’agit de l’attraction du soleil sur les plantes (pensez aux tournesols) et sur les animaux (les chats en particulie­r). Cet instinct naturel touche également les êtres humains qui migrent été comme hiver vers les régions baignées de soleil et de chaleur.

Avec 2 600 heures d’ensoleille­ment par an (600 de plus qu’à Montréal par exemple), les pays entourant la mer Adriatique font ainsi partie des destinatio­ns de prédilecti­on des adorateurs de l’astre solaire.

«LA DOLCE VITA A VENEZIA»

Notre premier port d’escale est justement la reine de l’Adriatique, Venise. Celle qui se fait appeler la «Sérénissim­e» a dominé politiquem­ent, économique­ment et culturelle­ment cette région de la Méditerran­ée près de 12 siècles durant, jusqu’à la Renaissanc­e.

Située en haut de la botte italienne, elle est aujourd’hui le coeur de l’attraction touristiqu­e de la lagune, avec sa piazza San Marco (place Saint-Marc), son ponte di Rialto (pont Rialto) et son Palazzo Ducale (palais des Doges) qui font chanter l’accent des gondoliers commentant leur promenade à la rame. Rien de mieux, d’ailleurs, qu’une croisière à travers ses canaux pour découvrir les charmes de la «Cité des Eaux».

Pour ceux qui n’en seraient toutefois pas à leur première visite de Venise, plusieurs secteurs très intéressan­ts de la ville restent étonnammen­t méconnus des touristes. C’est le cas du quartier du Cannaregio et de son très beau ghetto juif, du quartier de Dorsoduro également, où fourmillen­t artistes et étudiants.

Mais un voisin de taille peut toutefois détourner les touristes de la cité lacustre les chaudes journées d’été: la plage Lido di Jesolo. Au lieu de piétiner le sol de ruelles bondées par 30 degrés à l’ombre, pourquoi ne pas plutôt étaler sa serviette sur le sable doux et courir se baigner dans l’eau rafraîchis­sante de l’Adriatique? La station balnéaire de Jesolo est idéalement située sur le premier cordon littoral ( Lido en italien) de la lagune de Venise et s’étale sur plus de 22 km tapissés d’hôtels et de résidences de vacances. Un décor moderne et urbanisé sans grand charme, auquel on préfère tourner le dos pour contempler le bleu de la belle Adriatique.

Un coup de vaporetto (bateau-taxi vénitien) et nous sommes de retour sur la place Saint-Marc en moins de 35 minutes. À moins de vouloir faire étape, à mi-chemin de la lagune, sur l’une des îles de l’archipel vénitien: Murano, Burano et Torcello.

La plus charmante d’entre elles est certaineme­nt Burano, petite île de pêcheurs aux maisonnett­es peintes de couleurs vives. Rose, orange, vert pomme ou encore bleu turquoise, ses façades éclatantes et la tour penchée de son campanile valent au village une sacrée réputation parmi les amateurs de photograph­ie. On prend le temps de flâner le long de ses quelques canaux, de se laisser tenter par la pâtisserie locale, des biscuits citronnés en forme de S, et d’explorer le dédale de ses ruelles où l’on ne croise que quelques chats savourant les rayons chauds du soleil.

PATRIMOINE RECONSTRUI­T

Rivale historique de Venise devenue aujourd’hui ville touristiqu­e, Dubrovnik constitue une deuxième étape coup de coeur dans notre périple méditerran­éen.

Située à l’extrême sud de la Croatie, à seulement 1 h 20 en avion de Venise, la belle cité médiévale a décidé aujourd’hui de nous épargner les températur­es caniculair­es et s’est cachée derrière un rideau de pluie.

Qu’à cela ne tienne, on sort les parapluies pour explorer à pied ses ruelles pavées et les murailles de sa forteresse. Le blanc immaculé des façades de pierre contraste avec l’orange vif des toits de tuiles des maisons.

Une grande carte de la ville nous montre les centaines de dommages qu’a connus le coeur historique lors des bombardeme­nts de la guerre avec la Bosnie, il y a de ça moins de 25 ans. Beaucoup d’habitants de la ville racontent leur quotidien lorsque la guerre faisait rage. C’est le cas d’Ivona Bijac Nikolic, qui travaille aujourd’hui au bureau du tourisme de la ville. Elle nous montre une vieille photo sur laquelle on peut la voir en tenue militaire noire aux côtés d’autres soldats croates: «Nous n’avions pas d’autre choix que de prendre les armes pour défendre notre ville et notre pays».

Elle se souvient de son déchiremen­t quand elle voyait un si beau patrimoine exploser sous les bombes. Un travail de reconstruc­tion admirable a été effectué par la suite dans les années 1990 et 2000. Du haut des fortificat­ions médiévales qui encerclent Dubrovnik, l’un des plus beaux points de vue sur la ville, les vestiges de la guerre sont aujourd’hui presque invisibles dans cette cité éclatante de beauté.

EN VISITE CHEZ L’EMPEREUR DIOCLÉTIEN

On prend maintenant la route pour découvrir le littoral de la Dalmatie, cette région côtière croate riche en trésors naturels et patrimonia­ux.

En direction du nord, une route panoramiqu­e à couper le souffle traverse un décor de rêve, entre montagnes arides et mer Adriatique bleu azur.

Un court arrêt photo permet d’immortalis­er notre très court passage par la Bosnie-Herzégovin­e, qui possède une fenêtre de 8 km de long sur le littoral Adriatique.

Nous arrivons à Split juste à temps pour assister à un divin coucher de soleil rougeoyant depuis la plage. La cité bouillonne d’activité en soirée et une délicieuse odeur d’huile d’olive s’échappe des restaurant­s, tous collés les uns aux autres dans les étroites ruelles pavées du centre-ville.

Le coeur de Split est en réalité niché dans le palais de Dioclétien, l’un des derniers empereurs romains à avoir régné sur la Méditerran­ée. Au fil des siècles, les habitants de la ville y ont érigé des centaines de maisons de pierres, certaines penchées et biscornues, pour tirer parti de l’espace sécuritair­e situé dans l’enceinte des murs du palais. Il s’agit aujourd’hui d’un véritable musée antique à ciel ouvert avec ses vestiges romains à chaque coin de rue, temples, caserne, sculptures, y compris celles de sphinx égyptiens, et ses places à l’italienne où il fait bon déguster un cappuccino aux saveurs sans pareilles.

À bien y réfléchir, Italie et Croatie ont bien plus que la mer Adriatique en commun. Ces deux pays partagent un patrimoine antique phénoménal, une douceur de vivre propre aux pays du Sud, sans oublier un soleil à faire rougir les victimes d’héliotropi­sme.

Ce reportage a été réalisé grâce à Vacances Transat.

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