Le Journal de Quebec - Weekend

Le cinéma québécois se met à l’heure des zombies

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

Les morts-vivants font leur entrée officielle dans notre cinématogr­aphie avec Le scaphandri­er. Confiné à ce jour au web et au DVD, le film d’horreur «fabriqué au Québec» prend pour la première fois d’assaut nos salles de cinéma. Y’a-t-il un marché pour les émules québécois de Vendredi 13 et Halloween? Le cinéaste Alain Vézina croit que oui. Envers et contre tous.

«Quand on se présente aux institutio­ns de financemen­t avec un projet comme celui-là, on nous regarde comme si nous étions des extra-terrestres», raconte le réalisateu­r et scénariste du film, qui a finalement obtenu l’appui financier de Téléfilm Canada pour tourner, avec moins de deux millions de dollars, son premier long-métrage de fiction.

Le récit du Scaphandri­er trouve son inspiratio­n dans les documentai­res qu’a réalisés Alain Vézina, au cours des dernières années, sur les navires qui ont sombré dans le fleuve Saint-Laurent. On y suit un scaphandri­er qui sème la terreur dans un village gaspésien. Sur fond d’enquête menée par une jeune journalist­e (un premier rôle au cinéma pour Édith Côté-Demers), le mystérieux personnage multiplie les meurtres sordides en tentant de récupérer un document pillé dans l’épave d’un navire qui a coulé un siècle plus tôt.

ZOMBIES... MAIS PAS TROP

Malgré la présence de nombreux mortsvivan­ts dans les scènes finales (on se croirait dans le célèbre vidéoclip Thriller, de Michael Jackson, pas de danse non incluse), le cinéaste affirme que Le scaphandri­er n’est pas un film de zombies, comme il avait été présenté dans les médias en cours de tournage.

«Nous sommes loin de Walking Dead et du genre de film où, pendant quatre-vingt-dix minutes, il y a une invasion de zombies et les gens qui sont mordus deviennent des zombies. C’est d’abord et avant tout un slas- her (type de film qui met généraleme­nt en scène un psychopath­e qui tue à l’arme blanche)», indique Alain Vézina, lui-même un grand fan de films d’épouvante.

Cela dit, préparer une armée de figurants à jouer les zombies n’est pas un travail qui se fait à la légère.

«Avant le tournage, nous avons travaillé leur démarche en studio. On leur a montré comment ce qui reste de leurs corps doit réagir sous l’impact des balles de fusil, comment se jeter sur quelqu’un, comment manger un être humain. J’ai eu l’aide de Tyler Hall, qui avait travaillé sur le film Zombies malgré lui. »

FOUS RIRES SUR LE PLATEAU

Le tournage d’un tel film a été une vraie partie de plaisir, disent les comédiens Alexandre Landry et Raymond Bouchard, qui ont dû subir les attaques des mortsvivan­ts.

«On a eu de gros fous rires. Je pense à la scène où tous les zombies sont autour d’Édith et moi. On reconnaiss­ait des comédiens avec qui nous sommes très amis. C’était vraiment cocasse. On tournait dans un coin reclus sur le bord du fleuve et quand on allait dîner, on croisait des zombies», se rappelle Landry.

Fan de Walking Dead, Raymond Bouchard n’a pas été difficile à convaincre de plonger dans l’aventure du Scaphandri­er. «Ça me tentait de voir les effets spéciaux», confie-til en se rappelant, hilare, les haches plantées dans la tête et le faux sang qui giclait.

Pour lui, il est important que le Québec fasse des films de tous les genres et il voit un bel avenir pour l’horreur à la québécoise.

«C’est un scénario assez classique et ce n’est pas intellectu­el du tout. J’espère que les critiques ne niaiseront pas avec ça. La question à laquelle il faut répondre c’est: est-ce qu’on a réussi ou non notre film de zombies?»

Le scaphandri­er, qui met aussi en vedette Béatrice Picard, sortira en salles le 20 février.

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Le réalisateu­r Alain Vézina entouré des acteurs Édith Côté-Demers et Alexandre Landry.

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