Le Journal de Quebec - Weekend

TRIANGLE AMOUREUX INVRAISEMB­LABLE

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

3 coeurs

Film de Benoît Jacquot. Avec Charlotte Gainsbourg, Benoît Poelvoorde et Chiara Mastroiann­i.

Le scénario du long-métrage de Benoît Jacquot, mettant en vedette Charlotte Gainsbourg, Benoît Poelvoorde et Chiara Mastroiann­i, est trop alambiqué pour qu’on embarque jusqu’au bout.

Un soir, un homme (Benoît Poelvoorde) rencontre une femme (Charlotte Gainsbourg) dans une ville de province alors qu’il vient de rater son train. Les deux inconnus sympathise­nt, discutent à coeur ouvert comme on le fait quand on est, le soir, dans un lieu inhabituel. Sylvie et Marc promettent alors de se retrouver à Paris lors d’un rendez-vous fixé quelques jours plus tard.

Si Sylvie s’y présente, Marc, lui, n’y est pas. En quête d’amour, Marc tombe sur Sophie (Chiara Mastroiann­i), de qui il s’éprend. Le couple se marie. Le spectateur est au courant, mais pas le protagonis­te, que Sophie n’est nulle autre que la soeur de Sylvie. Voilà pour le cadre.

Le triangle amoureux et ses complicati­ons ne sont pas une nouveauté. D’Hitchcock à Twilight (excusez la référence vampirique), les scénariste­s et réalisateu­rs ont eu amplement l’occasion d’en explorer toutes les zones d’ombre, tous les aspects torturés, tous les déchiremen­ts. Même principe avec ces films qui se concentren­t sur le «rendez-vous manqué», qu’il s’agisse de celui avec l’amour, la vie ou quoi que ce soit d’autre.

RIEN DE NOUVEAU

Bref, on attendait de 3 coeurs quelque chose de nouveau, de frais, d’intéressan­t, surtout à la vue de la distributi­on (Catherine Deneuve incarnant, en outre, la mère des deux soeurs). Malheureus­ement, le long-métrage tourne court rapidement, d’abord plombé de lourdeurs, puis d’invraisemb­lances tellement énormes qu’il est impossible de passer par-dessus.

Le scénario de 3 coeurs complique les choses à l’excès. Que dire, notamment, des deux moments où Marc pourrait découvrir que Sylvie est la soeur de Sophie, mais n’y arrive pas pour des raisons tellement ridicules qu’on perd tout intérêt.

De la même manière, Benoît Jacquot a la malencontr­euse idée d’ajouter une voix hors champ au milieu du longmétrag­e, ce qui est le meilleur moyen de faire redescendr­e sur terre – assez brutalemen­t d’ailleurs – le public.

En bref, malgré une distributi­on de choix, 3 coeurs s’avère être bien trop poussif pour qu’on mette le nez dehors par ce froid de canard.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada