Le Journal de Quebec - Weekend
« SEXY, AUJOURD’HUI »
Depuis la vingtaine, Nadja sait pertinemment qu’elle ne correspond pas au standard de beauté des magazines. Mais elle a mené un combat intérieur pour se sentir belle, coûte que coûte. Elle partage maintenant ses trucs sur son site web viveleglam.com.
«Quand je chante, je n’ai pas envie de penser qu’on voit peut-être mes poignées d’amour, ça me déconcentre», avoue la chanteuse, en entrevue avec Le Journal.
«Moi je fais de la musique dans la vie, je ne suis pas mannequin. Mais si je ne me sens pas belle, ça affecte ma performance. Donc par dépit, par agressivité, je me suis dit: non, moi je veux être belle. C’était un combat, une bataille intérieure», dit-elle avec animation, les yeux pétillants.
TAILLE PLUS
Nadja a commencé à prendre du poids quand elle était dans la vingtai- ne. «Je me rappelle la première fois que je suis entrée dans un magasin taille plus. Ça m’a pris tout mon petit change, psychologiquement, pour m’y rendre. J’avais des sueurs, j’avais honte. Quand j’ai enfin acheté les vêtements, j’ai jeté le sac en arrivant à la maison, pour que personne ne voie où j’avais acheté ces vêtements», racontet-elle.
Pour elle, c’était comme un échec. «C’est comme si, en allant là, je me résignais, se souvient-elle. On se dit tout le temps: non, je n’achèterai pas de nouveaux vêtements, je vais maigrir. Je vais me mettre au régime lundi. Je ne veux pas investir.»
Mais elle a rapidement compris qu’el-
le doit se sentir bien dans sa peau, même si elle n’a pas son poids rêvé. «Ce que je comprends en vieillissant, c’est que c’est maintenant, la vie. C’est maintenant que je veux être belle. Et je m’en fous du numéro dans l’étiquette si le vêtement me fait bien. Demain est un autre jour. Peut-être que je vais perdre 50 livres cette année, je ne sais pas. Mais aujourd’hui, ce n’est pas parce que je veux être bien dans ma peau que je me résigne», dit-elle.
SE DONNER LES MOYENS
Nadja a donc commencé à magasiner aux États-Unis, sur le web, à discuter avec des stylistes, à modifier certains vêtements, etc. «Par exemple, je n’étais pas capable de me trouver une botte qui me zippe jusqu’au genou. Je me suis dit: c’est pas vrai que je n’ai pas le droit de porter des bottes aux genoux, raconte-t-elle. Donc, aux grands maux, les grands remèdes, j’en ai commandé sur internet des États-Unis. C’est comme ça que j’arrive à ne pas m’apitoyer sur mon sort.»
La chanteuse affirme qu’elle reçoit beaucoup de messages de femmes qui veulent connaître ses trucs, savoir où elle magasine et comment elle agence ses vêtements. Ces informations se retrouveront toutes sur son site web.
«Je m’adresse à la femme qui veut aller dans un 5 à 7 avec ses amies. Je veux lui montrer qu’on peut être sexy aujourd’hui. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas maigrir. Mais c’est ce soir que tes chums de filles sortent et vont “cruiser”, et c’est ce soir que tu as besoin de te sentir belle. Pas besoin de mettre sa vie en stand
by parce qu’on essaie de maigrir», dit-elle.