Le Journal de Quebec - Weekend
TERREUR SOUS L’EAU
∫ Le scaphandrier Film de Alain Vézina. Avec Édith Côté-Demers, Raymond Bouchard et Alexandre Landry.
Se vantant d’être le «premier film de zombies québécois», Le scaphandrier ne parvient pas à émerger.
Un film de zombies est moins facile à réussir qu’on pourrait le penser. L’équilibre à trouver entre épouvante, suspense et scénario est complexe. Soit on choisit de tomber dans la parodie totale, à la Zombieland, soit on pousse à fond la note de l’horreur, comme dans les films de la franchise L’opéra de
la terreur.
GLAUQUE À SOUHAIT
Le réalisateur Alain Vézina – qu’on connaît pour ses documentaires maritimes – a eu la bonne idée de mettre en scène ce film «d’horreur» dans l’eau. L’ambiance est glauque à souhait, le visuel d’un scaphandrier suffit à évoquer toutes sortes d’images pas très rassurantes. De plus, les décors et les accessoires ont été étudiés pour accentuer ce sentiment de malaise. Quoi de plus potentiellement cauchemardesque que des noyés et des objets retrouvés au fond de l’eau? Bref, cet aspect-là est gagnant.
Ce qui fonctionne moins bien, ce sont les effets spéciaux, la musique et les dialogues. Malheureusement pour Alain Vézina, les Américains nous ont habitués à une avalanche de zombies tant au cinéma ( World War
Z) qu’à la télé ( The Walking Dead). Du coup, Le scaphandrier prend des airs de long-métrage à petit budget. Entre les intestins qui n’ont pas l’air vrai, les cadavres «plastiques», les dialogues débités sans grande conviction, la musique qui annonce la «terreur» et les clichés, on ne trouve qu’une seule solution pour venir à bout du film: le prendre au deuxième degré, comme une satire qui s’ignore.