Le Journal de Quebec - Weekend

Reprendre la route pour gagner sa vie

Alan Parsons a rangé le chapeau de réalisateu­r et d’ingénieur de son qu’il a porté au cours des dernières années et a repris la route pour gagner sa vie. Une situation inévitable à cause des ventes d’albums qui continuent de décliner.

- Yves Leclerc Le Journal de Québec

Le musicien, réalisateu­r et ingénieur britanniqu­e qui a travaillé avec Pink Floyd et les Beatles l’avoue. Il n’a jamais été autant dans ses valises depuis le début de sa carrière.

Il effectuera cette semaine une rare visite à Québec et à Montréal, où il n’a pas mis les pieds depuis les spectacles présentés en première partie de Yes, en 1998.

«Ça fait effectivem­ent très longtemps que je n’ai pas joué dans ces endroits, mais je tiens à préciser que ce n’était pas du tout de la mauvaise volonté de ma part. Il faudrait plutôt poser la question aux promoteurs et aux gérants», a-t-il laissé tomber, lors d’un entretien téléphoniq­ue.

Même s’il a connu du succès avec le Alan Parsons Project entre 1976 et 1982, le musicien de 66 ans n’a pas la sécurité financière qui lui permettrai­t de se la couler douce dans sa maison de Santa Barbara, en Californie.

«Je suis comme tout le monde, j’ai des comptes à payer», a-t-il admis.

Alan Parsons et ses sept musiciens pigeront dans l’ensemble de sa discograph­ie, lors de cette courte série de spectacles au Québec et en Ontario.

«C’est un spectacle avec les succès et les pièces que les gens veulent entendre», a-til précisé.

GRATIFICAT­ION INSTANTANÉ­E

Alan Parsons avoue qu’il a toujours beaucoup de plaisir à interpréte­r I Robot, Don’t Answer Me, Breakdown, The Raven, I Wouldn’t Want to Be Like You, What Goes Up…, The System of Dr. Tarr and Professor Fether et autres pièces phares de son vaste répertoire.

«C’est, contrairem­ent au travail que je fais en studio, de la gratificat­ion instantané­e. C’est vivant et direct, c’est l’instant présent. Tu n’as qu’une seule chance et tu ne peux pas te reprendre si tu rates quelque chose», a-t-il fait savoir.

Alan Parsons explique qu’il y a un défi de taille dans l’interpréta­tion de ces pièces qui ont bénéficié d’un immense travail en studio.

«C’est surtout un défi pour les pièces où il y a beaucoup d’orchestrat­ions, mais c’est plus facile aujourd’hui, avec des claviers qui ont des possibilit­és presque illimitées. On réussit à s’approcher très près des sonorités de studio. Notre claviérist­e a énormément de boulot», a-t-il précisé en éclatant de rire.

CAPACITÉ D’ATTENTION

Alan Parsons n’a pas l’intention de lancer un nouvel album dans un avenir rapproché. Son dernier, A Valid Path, remonte à l’été 2004.

«Le marché du disque, aujourd’hui, est un de simples et de télécharge­ments. Les gens ne semblent plus avoir la capacité d’attention pour s’asseoir et prendre le temps d’écouter 50 ou 60 minutes de musique. C’est comme ça. J’ai l’intention, toutefois, de continuer de lancer de nouvelles chansons et peut-être les réunir par la suite sur un album», a-t-il dit.

Alan Parsons avait juré, il y a quelques années, de ne jamais déterrer l’album instrument­al The Sicilian Defense, enregistré en 1981 et qui n’avait jamais vu le jour.

Ce qu’il a décidé finalement de faire, l’an dernier, pour les besoins du coffret The Complete Albums Collection, qui réunit tous les albums du Alan Parsons Project.

«Ce n’est pas un album dont je suis très fier et j’ai été surpris lorsque la compagnie de disques m’a fait cette demande. C’est quelque chose qui, pour des raisons contractue­lles, a été fait très rapidement. Ça aurait pu être intéressan­t et bien meilleur si on avait pu passer plus de temps sur ce disque, le développer et en faire des chansons», a-t-il mentionné.

Alan Parsons se produira mardi à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts et jeudi, au Grand Théâtre de Québec.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada