Le Journal de Quebec - Weekend
DES RETROUVAILLES MANQUÉES
Film de John Madden. Avec Dev Patel, Maggie Smith, Judi Dench et Richard Gere.
Bienvenue au Marigold Hotel 2
Alors que j’avais été enchantée par le premier film, cette suite m’a profondément déçue. Dans la mesure où Bienvenue au Marigold Hotel, sorti en 2012, a été un succès totalement inattendu, générant 136,83 M $ au box-office pour un budget de 10 millions, il était évident que les studios allaient tenter de réitérer. Malheureusement, Bienvenue au Marigold Hotel 2 n’arrive pas à la cheville du premier.
Le long-métrage débute néanmoins sur les chapeaux de roue, musique à fond et Sonny (Dev Patel) conduisant Muriel (Maggie Smith) sur la mythique Route 66. Leur destination est le siège social d’une chaîne d’hôtels dont le patron serait susceptible de permettre au jeune entrepreneur de développer son concept et d’ouvrir un deuxième établissement pour personnes retraitées. C’est d’ailleurs lors de cette rencontre que Maggie Smith livre son meilleur dialogue du film.
De retour en Inde, Sonny est en pleins préparatifs de son mariage avec Sunaina (Tena Desae), en plus d’être stressé, puisqu’un inspecteur – anonyme - de la compagnie américaine ne devrait pas tarder à venir jeter un oeil critique aux lieux.
De son côté, Evelyn (Judi Dench) est devenue acheteuse de tissus tandis que Douglas (Bill Nighy) et elle ne parviennent pas à se décider à s’avouer leurs tendres sentiments. Jean (Penelope Wilton) et Norman (Ronald Pickup) s’essayent à la monogamie, tandis que Madge (Celia Imrie) hésite entre deux amoureux sérieux.
La vie de l’hôtel est bouleversée quand arrive Guy Chambers (Richard Gere), Sonny étant persuadé qu’il est l’émissaire de la chaîne américaine. Pour corser le tout, le nouveau pensionnaire s’éprend de Mme Kapoor (Lillete Dubey), ce qui met le jeune homme dans tous ses états.
TOURNER EN ROND
Rapidement, on s’aperçoit que les amours d’Evelyn et de Douglas tournent en rond – 122 minutes d’hésitation, c’est long -, que les plaisanteries sur les difficultés qu’ont Jean et Norman ne sont pas drôles et que même le toujours très séduisant Guy Chambers ne parvient pas à dynamiser le tout, malgré quelques clins d’oeil sympathiques sur le charme de Richard Gere.
Quant aux amours de Sonny, jumelés à ses angoisses de propriétaire, rien ne va plus. Sa naïveté et son entrain deviennent parfois pénibles tant ils sont caricaturaux tout comme l’arrivée inopinée de Carol (Diana Hardcastle) qui n’apporte rien.
Si on sent que les acteurs et le réalisateur John Madden ont pris plaisir à se retrouver, leur bonne humeur n’est pas contagieuse. Il manque cette sincérité et cette émotion tellement présentes dans le premier volet. Là, ça sent simplement le réchauffé par appât du gain. Dommage.