Le Journal de Quebec - Weekend

DES MENTORS

Être coach à La Voix est une grosse responsabi­lité, mais être mentor revêt également son lot de décisions difficiles à prendre.

- Samuel Pradier Agence QMI

Philippe B et Alex Nevsky ont pour mission d’accompagne­r Pierre Lapointe et Marc Dupré dans cet exercice périlleux de donner des conseils aux candidats.

Lors des duels, le mentor doit travailler les chansons avec les candidats et le coach et, après la prestation, il doit ensuite conseiller son coach sur le meilleur choix entre les candidats. «Quand il y a deux candidats difficiles à départager, on n’a pas toujours la même réponse en fonction des critères qu’on choisit, a expliqué Philippe B. Mais on essaie de se ramener à la qualité d’interprète, c’est donc la voix ou l’outil vocal, le jugement d’interprète, ce qu’ils décident de faire avec ou pas, et aussi la présence et la manière dont ils habitent la scène.»

CARTÉSIEN

Philippe B avoue avoir une certaine facilité pour rationalis­er une prestation, ce qui lui permet d’avoir un avis assez global. «Je pense que je suis plus cartésien que la moyenne des gens en création et des artistes en général. J’ai aussi eu la chance, depuis près de 20 ans, de faire de la musique avec toutes sortes de gens, dans toutes sortes de contextes. J’ai vu plein de chanteurs différents et ça me donne peut-être un bassin de référence dans lequel je peux piger.» Alex Nevsky est aussi un peu plus indulgent avec les candidats, qui doivent s’adapter en peu de temps aux règles du concours, aux caméras et aux oreillette­s. Toutefois, l’originalit­é est un gage d’intérêt pour lui.

«Certains vont avoir une performanc­e parfaite, mais on va sentir que c’est une voix qu’on a déjà entendue et qui ne vient pas nous chercher, a avoué le chanteur. À l’inverse, même s’il y a des petites choses qui accrochent parfois, c’est une voix tellement unique et personnell­e qu’on peut passer par-dessus tout ça.»

Par contre, les mentors sont toujours conscients de l’impact de leurs décisions dans la vie et la carrière des candidats, même si Alex Nevsky tient toujours à relativise­r.

«On essaie aussi de leur faire comprendre que ce n’est pas parce que tu arrêtes La Voix que tu n’auras pas de carrière. Personnell­ement, j’ai fait plein de concours, mais je n’ai jamais gagné. Je fais pourtant ce métier. En fin de compte, c’est la persévéran­ce qui va faire que ça va marcher.»

RÉALITÉ

Philippe B. et Alex Nevsky s’entendent pour dire que l’aspect compétitif de La Voix ne se retrouve pas vraiment lorsqu’on fait carrière dans la musique.

«Si quelqu’un aime le chanteur à côté de moi, ça ne veut pas dire qu’il ne m’aimera pas», a expliqué Philippe B.

Reste que, selon Alex Nevsky, il faut quand même faire sa place dans le milieu.

«Il faut travailler fort et cultiver son unicité, c’est comme ça si on veut briller et s’en sortir. Il n’y a pas de compétitio­n, mais il faut avoir la volonté de réussir. Je pense qu’il y a de la place pour tous ceux qui veulent travailler fort.» Alex Nevsky est le porte-parole de la 47e édition du Festival internatio­nal de la chanson de Granby, qui se déroulera du 19 au 29 août prochain. La période d’inscriptio­n est actuelleme­nt ouverte.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada