Le Journal de Quebec - Weekend

Parler en public, un art qui s’apprend

- Marie-France Bornais Le Journal de Québec

MONTRÉAL | Dans son nouveau livre,

Prendre la parole, le journalist­e et animateur Jean-Luc Mongrain, figure marquante du paysage médiatique québécois depuis plus de 30 ans, livre les trucs qui ont fait leurs preuves sur scène et devant la caméra quand il s’agit de parler en public.

Ce livre pertinent, logique et complet marie la théorie, les exercices, les anecdotes, les exemples et les conseils pratiques. Il montre comment préparer un bon discours, comment transmettr­e un message clair et cohérent, comment attirer et garder l’attention du public et donner le meilleur de soimême en toute circonstan­ce.

C’est un sujet en or, spécialeme­nt pour les gens qui doivent prendre la parole dans toutes sortes de situations, qu’ils soient chefs d’entreprise, représenta­nts de conseils étudiants, politicien­s, etc.

«Ce n’est pas nécessaire­ment un livre grand public, mais c’est un livre pour tout le monde, de tous les publics possibles et imaginable­s et de toutes les sphères d’activités», dit Jean-Luc Mongrain en entrevue. «Prendre la parole, c’est un acte de communicat­ion, comme je le dis, et il y a des gens qui ont de la difficulté avec ça. Ça peut leur être utile. Ça peut être utile aussi à ceux qui ont moins de difficulté. Ils peuvent y puiser des trucs, des astuces, des choses à ne pas oublier.»

LA CULTURE ORALE

Jean-Luc Mongrain trouve qu’on a perdu, avec le temps, la culture orale. «Les gens ont perdu à travers les siècles. Culturelle­ment, pour nous, parler était réservé à une certaine élite. Dans les villes et villages, qui avait la parole? Le curé, au moins une fois par semaine, et le notaire. Il n’y avait dans la parole que le haut-parleur du savoir. C’est gênant de ne pas savoir, de sorte qu’on se replie dans le mutisme.»

Il souligne d’ailleurs que la peur de prendre la parole en public est presque aussi intense que celle de la mort, dans l’échelle des peurs. Lui-même se décrit comme un homme réservé qui a appris à surmonter sa gêne. «Prendre la parole, c’est organiser sa pensée, son savoir, pour le livrer. C’est quelque chose qui peut être assez compromett­ant, mais, en même temps, c’est quelque chose qui nous situe par rapport aux autres.

«C’est vrai dans une commission scolaire, un comité de parents, partout. Combien de gens ont dit: ah, si j’avais pu le dire comme ça... Souvent, les gens subissent les choses plutôt que livrer leur solution. Peut-être que dans ce qu’ils disent, il y a une solution.»

SURMONTER SES LIMITES

Ce livre explique quels trucs permettent de surmonter ses limites, ses craintes, ses peurs. «Vous n’avez pas de raison de ne pas prendre la parole en public si vous comprenez certains paramètres de l’exercice de prendre la parole.» Le livre est émaillé d’anecdotes d’entrevues, de clins d’oeil, d’exemples de bons et de mauvais orateurs.

La préparatio­n, les connaissan­ces, les trucs du métier et la pratique permettent de relever les défis. «Connaître les gens à qui on parle, connaître les niveaux de langage, savoir comment se présenter, à mon point de vue, ça n’échappe à personne. Ceux qui se fient seulement à leur capacité de haranguer un groupe oublient peut-être qu’ils ont aussi à livrer des contenus. Il faut se préparer.»

Jean-Luc Mongrain a donné plus d’un millier de conférence­s et animé des dizaines de congrès partout au Québec.

Il a fait une série d’entrevues, Indemnes?, diffusées au canal D. Une seconde série sera présentée à l’automne.

Pendant l’été, il sera à la SRC le dimanche soir, avec Pénélope McQuade.

Son livre sera en librairie le 11 mars.

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