Le Journal de Quebec - Weekend
PRÉPARER SA VIE DERRIÈRE LES BARREAUX
Will Ferrell et Kevin Hart sont les vedettes de cette comédie réalisée par Etan Cohen (le scénariste de Tonnerre sous les tropiques). Les trois hommes s’en sont donné à coeur joie lors de la conception et du tournage.
Will Ferrell et Adam McKay sont partenaires de production depuis des années. Ils ont notamment coproduit Tammy avec Melissa McCarthy et la télésérie Bad Judge. Un jour, ils se sont imaginé ce qui se passerait si un homme normal était condamné à passer les 10 prochaines années de sa vie derrière les barreaux. «Ça ressemble à un cauchemar dans lequel on se demande comment on va survivre, a dit Will Ferrell. On pense à apprendre à se battre, au fait qu’il va falloir dispenser des faveurs sexuelles ou encore qu’il va falloir rejoindre un gang. Bref, on pense à toutes ces choses qu’on a vues en regardant des séries télévisées et on réalise qu’on va soit se faire tuer, soit finir comme le souffre-douleur d’un autre prisonnier.»
MILLIONNAIRE EN PRISON
Pour le grand écran, cette idée s’est tranquillement transformée. Du coup, dans Prison 101, James, un millionnaire et courtier en fonds spéculatifs, est condamné pour fraude. Condamné à la prison, et le juge lui donne 30 jours pour mettre ses affaires en ordre. Tenant pour acquis que son vendeur de voitures, Darnell (Kevin Hart), a une excellente connaissance du milieu carcéral, il l’embauche pour qu’il l’aide à se préparer. Mais ce que James ne sait pas, c’est que Darnell est un citoyen modèle, propriétaire d’une petite entreprise, qui n’a jamais eu aucun ennui avec les forces de l’ordre… pas même une contravention!
Les deux acteurs conçoivent la comédie de la même façon. Pour Kevin Hart, le secret «n’est pas d’être le gars le plus drôle. Nous nous concentrons sur le fait de rendre chaque scène la meilleure possible. […] Parce que nous faisons un film pour faire rire le public, nous devons rire en le tournant, c’est ainsi qu’on obtient les meilleures scènes. C’est ce que nous avons fait, Will et moi, dès le début. Entre deux prises, nous ne retournions pas dans nos roulottes, nous restions sur le plateau à discuter et à rigoler».
SITUATIONS ABSURDES
Évidemment, le long-métrage présente des situations absurdes. Pour l’initier à la vie carcérale, Darnell transforme la splen-
dide demeure de James en prison. Son personnel domestique doit le traiter comme un moins que rien et il se retrouve à dormir dans son ancienne cave à vin, la cellule parfaite. Quant à son terrain de tennis, il est converti en cour utilisée pour la promenade, et Darnell y apprend à son client comment tenir tête aux autres prisonniers.
Comme l’a révélé le cinéaste Etan Cohen, qui passe ici pour la première fois derrière la caméra, c’est cette scène qui lui a fait prendre conscience de toute l’étendue du talent de Kevin Hart. «Ça a été un tour de force complètement dément. Dans le scénario, il est écrit que Kevin se met à faire différentes voix [pour donner au personnage de Will une idée du genre de mecs qu’il va croiser]. Nous savions à l’avance quels types de prisonniers Kevin allait imiter. Mais il est devenu comme fou et s’est mis à incarner un tas de mecs. Et, en plus, Will est resté dans le moment et a réagi à ce que faisait Kevin. C’était absolument brillant.»
Les deux acteurs ne se contentent pas de jouer la comédie; leurs rôles sont également très physiques. En collaboration avec le chef cascadeur Steven Ritzi et son équipe, ils ont pris part à des scènes d’action particulièrement exigeantes.
Si Kevin Hart a eu l’occasion d’être attaché à un harnais quand Will Ferrell fait semblant de le soulever comme des haltères, Will Ferrell, lui, conserve un souvenir très spécial de son entraînement à un art martial fort particulier. Car James choisit d’acquérir des connaissances en capoeira, une technique brésilienne qui mélange des mouvements de danse et d’acrobatie… particulièrement inutile pour des situations d’autodéfense. Will Ferrell a donc passé du temps à étudier les mouvements avec le cascadeur Nito Larioza (qui incarne d’ailleurs l’instructeur de James dans le long-métrage). C’est une technique «particulièrement difficile pour une grande personne, car on est constamment accroupi. On finit donc avec des douleurs musculaires aux cuisses! Sincèrement, j’espère bien ne plus jamais avoir à faire de capoeira de ma vie».