Le Journal de Quebec - Weekend

LE GRAND RETOUR DE FRANÇOIS GIRARD

TORONTO | Très occupé depuis quelques années par ses mises en scène au théâtre, au cirque et à l’opéra, le réalisateu­r québécois François Girard renoue avec le cinéma avec le film musical La leçon ( Boychoir), dans lequel il a la chance et l’honneur de di

- Maxime Demers Le Journal de Montréal

Il s’est écoulé déjà près de huit ans depuis la sortie de Soie, le précédent film de François Girard, une adaptation ambitieuse du roman d’Alessandro Baricco mettant en vedette Keira Knightley et Michael Pitt. Le cinéaste québécois à qui on doit aussi Le violon rouge (1998) et Trente-deux films brefs sur Glenn Gould (1993) n’avait pas prévu prendre une si longue pause du cinéma, mais ses contrats de mise en scène en ont décidé autrement.

«C’est un concours de circonstan­ces», explique François Girard, rencontré en septembre dernier au Festival de Toronto, où La leçon (Boychoir) a été lancé.

«Ce n’était certaineme­nt pas un choix de carrière, d’attendre aussi longtemps entre deux films. Mais j’ai mis en scène un spectacle du Cirque du Soleil à Tokyo [ Zed], puis un autre à New York [ Zarka

na]. Ensuite, l’opéra Parsifal au Met [Metropolit­an Opera de New York] m’a occupé pendant cinq ans. Ce qui fait que je me suis réveillé un matin et je me suis rendu compte que j’avais déserté ma carrière de films.» Dans la lignée des films comme Les choristes ou La société des poètes disparus,

La leçon raconte l’histoire d’un garçon de 11ans provenant d’un milieu défavorisé qui, grâce à sa voix angélique et à un talent musical unique, se retrouve à la réputée American Boychoir School.

L’acteur oscarisé Dustin Hoffman joue le chef de choeur sévère et exigeant de cet établissem­ent américain. Kathy Bates et Josh Lucas sont également de la distributi­on. «Au départ, les producteur­s m’avaient offert un autre film, une grosse production qui devait être tournée en In- de, indique Girard. Le scénario de La le

çon traînait sur leur table, mais ils pensaient que ça ne m’intéresser­ait pas. J’ai demandé à le lire et ça m’a beaucoup touché. J’ai beaucoup aimé la relation maître-apprenti qui est au coeur du film.»

UNE HISTOIRE D’AMITIÉ

Ce n’est qu’après avoir manifesté son intérêt que François Girard a appris que Dustin Hoffman avait déjà été pressenti pour jouer le rôle du chef de choeur.

«Ça tombait bien parce que ça faisait longtemps qu’on voulait travailler ensemble, Dustin et moi, raconte-t-il.

«On avait déjà eu un projet ensemble, il y a quelques années, mais il ne s’était pas concrétisé. On est restés en contact et il a toujours fait preuve de beaucoup de respect, de générosité et de gentilless­e à mon égard. On était donc déjà amis, mais je dirais que notre amitié a encore plus grandi pendant le tournage.»

Pour lui, la présence de Hoffman sur son plateau de tournage a été bénéfique sur plusieurs plans.

«Je crois que, par sa présence sur le pla- teau, Dustin m’a obligé à me surpasser comme réalisateu­r, comme il a obligé les autres acteurs à se surpasser dans leur jeu», résume le cinéaste.

S’il n’y a pas eu de débat autour du choix de Dustin Hoffman pour le rôle du chef de choeur, le jeune acteur principal du film a été très difficile à trouver. Après avoir auditionné plus de 1000 candidats, François Girard a finalement choisi un certain Garrett Wareing.

«Ç’a été assez long de trouver le bon comédien parce que j’ai d’abord cherché un chanteur qui pouvait aussi jouer. J’ai même mis le film en péril parce que je ne trouvais pas. On a finalement opté pour Garrett, qui est bourré de talent. Il a un bon sens musical, mais ce n’est pas sa voix qu’on entend dans la plupart des scènes où son personnage chante. Pour les scènes musicales, on a fait doubler sa voix par un vrai chanteur. C’était périlleux comme opération, mais, finalement, je crois que ça fonctionne bien.»

La leçon prend l’affiche le vendredi 27 mars.

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