Le Journal de Quebec - Weekend
Hyena Road : Le chemin du combat
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Film de Paul Gross. Avec Rossif Sutherland, Paul Gross et Clark Johnson.
Avec ce film sur l’implication militaire canadienne en Afghanistan, Paul Gross offre une vision nuancée des conflits modernes.
Les premières images dépaysent. Un groupe de soldats mené par le tireur d’élite Ryan Sanders (Rossif Sutherland) arrive sur un tronçon de Hyena road, une route utilisée pour le transport des hommes et des marchandises. Rien ne distingue ce morceau de bitume d’un autre, mais les soldats perçoivent une menace qui s’avère fondée, la route a été minée et la troupe se fait attaquer.
REGAGNER LA BASE
Trouvant refuge dans un village afghan avoisinant, le groupe est aidé par un ancien (Neamat Arghandabi) et peut ainsi regagner la base militaire de Kandahar. Là, le spectateur reste bouche bée. Cette ville de baraquements surgie de nulle part – et dans laquelle le réalisateur Paul Gross a passé du temps à interviewer des soldats – est délirante. Pete Mitchell (Paul Gross), officier des renseignements, interroge alors Ryan Sanders sur l’Afghan qui leur est venu en aide, l’homme s’avérant être le Fantôme, un moudjahid qui s’est battu contre les Soviétiques lors de la tentative d’invasion de l’Afghanistan par l’URSS dans les années 1980.
La comparaison entre Hyena Road: Le chemin du combat et les films américains du genre – Tireur d’élite américain de Clint Eastwood, Démineur de Kathryn Bigelow pour ne citer que ceux-là – s’impose presque immédiatement.
Mais ce serait réducteur que de dire que Paul Gross ne fait que réitérer ce qui a déjà été fait chez nos voisins du Sud. En effet, le cinéaste canadien se concentre plus sur la complexité du conflit que sur la défense de valeurs morales auxquelles on adhère ou non et cela donne un film efficace et prenant.