Le Journal de Quebec - Weekend
NÉGOCIER les passages difficiles
Après la parution de son livre à succès Orpheline, vendu à plus de 48000 exemplaires, l’animatrice Marie-Claude Savard pensait que tout était réglé, que les choses s’étaient aplanies. Mais ce ne fut pas le cas. Dans 180 degrés, un récit autobiographique,
Marie-Claude s’est demandé s’il y avait moyen de vivre sa vie plus facilement, plus calmement, de manière plus libre et plus sereine. À force de réflexion, de chercher des réponses à ses questions, elle s’est donné de nouvelles priorités et a trouvé un nouvel équilibre.
«Autant Orpheline, c’était une histoire que j’avais vécue et que j’avais besoin de sortir de moi, autant 180 degrés, à la limite, c’était quasiment quelque chose d’inverse», explique-t-elle. Quand Orpheline a été publié, elle a présenté des conférences et les gens lui posaient beaucoup de questions. «Ils me demandaient pourquoi j’avais quitté Salut, bonjour! Et comment on fait, après de grands changements ou de grands deuils.»
PORTE OUVERTE
Marie-Claude avait l’impression d’avoir laissé une porte ouverte après Orpheline et ne pensait pas écrire un autre livre. «Cinq ans après avoir écrit Orpheline, je me suis rendu compte qu’après tous les deuils que j’avais vécus, j’avais fait un changement de cap complet, un virage à 180 degrés. J’ai fait le même processus: je l’ai détricoté, je suis retournée en arrière et j’ai expliqué ce qui se passe entre le moment où tu vis un événement qui change une vie, le temps où tu prends une décision et le moment où tu arrives à bon port.»
Une fois qu’on a pris une décision, est-ce que le pire est fait? «Pas du tout, dit Marie-Claude. Tu vas te remettre en question, tu vas faire un bilan de milieu de vie, et c’est une prise de conscience que font bien des gens en se disant: qu’est-ce que je fais? Je cours après quoi? Qui suis-je? Et où j’en suis? Quelle est ma définition du bonheur? Qu’est-ce que je fais dans ma vie, au quotidien? Et qu’est-ce que j’ai le goût de faire avec le temps qui me reste?»
Dans le livre, Marie-Claude raconte son parcours, qui n’a pas été facile, et toutes les démarches entreprises pour se sentir mieux, entre son séjour au Portugal et un sweat lodge avec les Amérindiens, pour se connecter au clan dont elle fait partie.
PEUR DU CHANGEMENT
La peur du changement fait aussi partie de sa réflexion. «Il y a des moments dans la vie où tu n’as pas le choix d’aller vers l’inconnu et, souvent, ça prend des morts, des pertes d’emploi, des séparations de couple, des espèces de gros tremblements de terre, dans une vie, qui te forcent à aller vers le changement. Mais, naturellement, on veut rester dans nos pantoufles.»
Cette période de questionnement et de transition n’est pas simple et provoque, dit-elle, toutes sortes de réactions dans l’entourage. Marie-Claude a même intégré au livre des commentaires publiés à son sujet sur Facebook. Il y en a de toutes sortes, et elle n’a pas choisi les pires. «Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, tout le monde commente les décisions de tout un chacun. On vit tous avec le commentaire collectif et, parfois, c’est dur à prendre.» Aujourd’hui, elle ne veut pas se blinder, mais plutôt se «désensibiliser», en considérant les commentaires avec humour et ouverture.
En librairie le 21 octobre