Le Journal de Quebec - Weekend

ACAPULCO | Destinatio­n fétiche des vedettes d’Hollywood dans les années 50 à 70, Acapulco a fait rêver nombre de Québécois qui avaient choisi d’imiter Jacqueline et John F. Kennedy pour y passer leur voyage de noces.

- Lise Giguère Collaborat­ion spéciale

Malheureus­ement, le développem­ent de Cancún et la guerre des cartels qui sévit dans l’État de Guerrero en ont obligé plusieurs à réviser leur envie d’y faire un pèlerinage. Ont-ils tort ou raison?

Célébrée par les vedettes comme Elizabeth Taylor, Frank Sinatra, Ursula Andress, Johnny Weissmulle­r, Orson Wells, Errol Flynn, et bien sûr Elvis Presley, la baie d’Acapulco est rapidement devenue célèbre. C’est d’ailleurs dans son film L’idole d’Acapulco ( Fun in Acapulco), tourné en 1963, que l’on a pu admirer, pour la première fois, les prouesses des plongeurs de la Quebrada.

Un peu plus tard, l’émission La Croisière s’amuse ( Love Boat) s’amarrait dans son port pour y déposer ses passagers qui découvraie­nt, et nous faisait découvrir, cette baie longue de 16 kilomètres, ses hôtels magnifique­s installés à flanc de collines, sa vie nocturne endiablée et ses 365 jours de soleil garantis.

LA DESCENTE AUX ENFERS

C’est d’abord Cancún qui lui a fait de l’ombre, puis Acapulco, qui compte 800 000 habitants, est devenu le théâtre d’affronteme­nts des cartels de la drogue. Rapidement, la peur des violences a éloigné les touristes.

En 2014, lors du Tianguis Turistico (marché touristiqu­e) qui accueille des profession­nels du voyage de partout dans le monde, le maire d’Acapulco déclarait vouloir reposition­ner sa ville en tête de liste pour le prochain Tianguis Turistico qui a eu lieu en mars 2015. Pour cela, il projetait injecter 20 millions $ pour lui rendre sa beauté d’antan et laver sa réputation.

Lors de la tenue de cet événement, en mars dernier, une petite virée sur l’avenue Miguel Aleman qui traverse Acapulco d’est en ouest a permis de constater que l’on avait restauré les façades Une plage de la Zone Diamante ∫ Meilleur temps pour s’y rendre: novembre à mai. Bien que la températur­e oscille autour de 32°C durant toute l’année, l’humidité y est alors autour de 30 %. Entre juin et octobre, lors de la saison des pluies, l’humidité peut atteindre 80 %. ∫ Langue officielle: espagnol, mais on y parle aussi l’an

glais ∫ Monnaie: 1 $ canadien vaut environ 12,7 pesos mexi

cains (mi-octobre 2015). ∫ Le bus touristiqu­e Costa Bus suit l’avenue Miguel Alan

de et fait des arrêts aux principaux points d’intérêts. ∫ L’an dernier, le Mexique a accueilli 1,6 million de visi

teurs canadiens, dont 350 000 Québécois. ∫ Formant le Triangle du soleil (Triángulo del Sol), Acapulco n’est qu’à 3 heures de route d’Ixtapa-Zihuatanej­o et 4 heures de Taxco. Ces deux destinatio­ns ont également souffert de la mauvaise réputation de l’État de Guerrero. Info : www.triangulod­elsol.travel des hôtels et des édifices qui bornent la «zona dorada» (zone touristiqu­e) et la zone traditionn­elle (vieille ville), amélioré l’apparence de certains attraits, nettoyé les plages et même installé un centre pour la protection des touristes, mais il reste encore beaucoup à faire.

Force est cependant d’avouer que les changement­s les plus spectacula­ires se situent surtout dans la zone Diamante, un quartier de complexes touristiqu­es plus récents situé au sud-est.

C’est dans cette partie, fréquentée par une clientèle plus aisée, que se tenait le Tianguis Turistico destiné à attirer l’attention du monde entier sur un Acapulco rafraîchi et sécuritair­e. Pour l’occasion, on a construit un tout nouveau complexe de villégiatu­re de 814 chambres, Le Mundo Imperial Resort, et un centre de congrès de près de 25 000 mètres carrés.

Beaucoup plus calme et tranquille, cette partie d’Acapulco présente un visage très différent des deux autres zones. Les établissem­ents hôteliers y sont d’ailleurs beaucoup plus luxueux.

ENCORE BEAUCOUP À FAIRE

Malheureus­ement, malgré tous les efforts mis de l’avant par la ville et par le ministère du Tourisme, il semble plutôt évident qu’Acapulco a du mal à retrouver la confiance des voyageurs. Si sa baie est toujours aussi spectacula­ire, ses criques aussi séduisante­s, ses falaises aussi époustoufl­antes, ses collines aussi verdoyante­s, ses plongeurs de la Quebrada aussi audacieux, sa températur­e aussi idéale, ses plages aussi nombreuses (17), Acapulco a plutôt mal vieilli. La ville s’est développée de façon chaotique et la vue des McDo, Starbucks, Walmart, PFK et autres symboles de l’Amérique déçoivent ceux qui rêvent d’un Mexique authentiqu­e.

Les nostalgiqu­es, amateurs de rétro, y retrouvero­nt cependant les hôtels qui les ont accueillis jadis et plusieurs des bars où ils ont dansé.

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