Le Journal de Quebec - Weekend

ENMODE ÉCHANGISTE

- Sandra Godin Le Journal de Québec

À 45 ans, Pénélope McQuade n'appréhende pas le changement, bien au contraire. Après cinq ans à piloter un talk-show qui portait son nom, l'animatrice commençait «à avoir la bougeotte» sur son siège et souhaitait apporter un vent de fraîcheur bien avant que le producteur Éric Salvail arrive dans le décor. Lundi, elle prend la barre de l'émission

Les Échangiste­s, concept qui a conservé du précédent seulement la case horaire.... et l'animatrice.

«La plus grande qualité de ce showlà, c'est que ça ne ressemble à rien d'autre. C'est très, très rafraîchis­sant», confie-t-elle, enthousias­te, à quelques jours de la première où elle recevra Véronique Cloutier, Guy A. Lepage et Stéphane Rousseau.

Tout a été renouvelé: le nom, l'équipe, le concept, le décor, «très, très coloré», décrit-elle. Il n'y aura plus de musiciens, donc plus de prestation­s musicales. Son «plus gros deuil».

«Mais je comprends tout à fait la direction de Radio-Canada et d'Éric Salvail de vouloir aller complèteme­nt ailleurs», précise-t-elle.

DES COLLABORAT­EURS

Très dynamique, le nouveau concept est évidemment basé sur les échanges entre tous ceux présents sur le plateau, soit trois invités différents à chaque émission ainsi que deux collaborat­eurs. Christian Bégin, Renée-Claude Brazeau, Jean-René Dufort, Alex Perron, Salomé Corbo, Anaïs Favron et Jean-François Breau font partie de la cohorte d'une douzaine de collaborat­eurs qui se succéderon­t chaque semaine.

«Tout le monde est là dès le départ, sur le plateau. On fait une petite conversati­on à six pour commencer. Ensuite, c'est au tour de chaque invité, un par bloc, d'avoir un moment plus à lui, dans lequel le collaborat­eur peut intervenir. (...) C'est une énergie commune extrêmemen­t forte. Au début, il y a beaucoup de surenchère­s, c'est comme une joute de ping-pong. L'énergie est constante», souligne-t-elle.

Mais dynamisme et énergie ne sont pas nécessaire­ment synonymes de contenu léger. De toute façon, l'animatrice aura été incapable de traiter seulement de sujets «dans les confettis».

«On est dans le divertisse­ment, mais ça prend un mélange, croit-elle. Il y a, côte à côte, des sujets denses et des sujets très légers, souvent à l'intérieur d'un même bloc. C'est ce qui, je crois, nous différenci­e.»

BESOIN DE CHANGEMENT

À la fin de la 5e saison de son talkshow, l'automne dernier, Pénélope McQuade s'est assise avec son équipe pour leur communique­r son désir de changement. Toutefois, ce n'est pas parce que l'ancien talk-show souffrait d'essoufflem­ent: les cotes d'écoute étaient très bonnes et le public se renouvelai­t.

Mais elle souhaitait alléger la façon de concevoir l'émission. «La mécanique était très lourde. Je ne voulais plus refaire un été comme ça. Et avec l'émission avec Jean-Luc Mongrain, c'était inhumain. On n'avait pas d'idéateur, pas de scripteurs. À un moment donné, c'est beaucoup de jus de cerveau.»

C’est d'ailleurs ce qu'elle apprécie de sa nouvelle équipe avec Éric Salvail, qui produit Les Échangiste­s. «La façon dont on fabrique les émissions est différente. Ça, c'est très rafraîchis­sant pour moi. C'est comme si j'apprenais une nouvelle façon de fonctionne­r.»

Elle a maintenant deux scripteurs à ses côtés. Et Pénélope McQuade est d'autant plus heureuse que l'émission ne porte plus son nom, justifiant qu'un talk-show comme celui-là, c'est «un travail d'équipe». C'est d'ailleurs un combat qu'elle avait perdu avec Radio-Canada il y a six ans.

SE RÉINVENTER

Pénélope McQuade aime le changement, mais elle évoque la difficulté de se réinventer, avec plus de deux décennies de métier dans le corps.

«C'est la première fois que je reste aussi longtemps dans une émission. J'ai toujours quitté après trois ans, quatre ans parfois, mais c'est très rare. Combien de fois peut-on se réinventer à faire des entrevues? J'ai fait beaucoup, beaucoup de quotidienn­es dans ma vie. C'est difficile de surprendre les invités, je les connais depuis 25 ans.»

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