Le Journal de Quebec - Weekend

MAJESTUEUX, MAIS INÉGAL

Le livre de la jungle ∂∂∂Σ

- Isabelle Hontebeyri­e

Film de Jon Favreau Avec Neel Sethi, Leïla Bekhti, Eddy Mitchell

Le livre de la jungle de Jon Favreau est une prouesse d’une beauté exceptionn­elle sur le plan technique, qui mérite d’être vu en 3D.

Mowgli (Neel Sethi) est un garçon d’une dizaine d’années, élevé dans la jungle, en Inde, par une meute de loups. Dès les premières images, nous sommes immergés dans son «entraîneme­nt» de louveteau sous l’oeil sévère, mais aimant, de Bagheera la panthère. Peu à peu, le scénario de Justin Marks, un mélange des oeuvres de Rudyard Kipling, du dessin animé des studios Disney de 1967 et de son imaginatio­n, raconte les origines de ce «petit d’homme», confié à la meute d’Akela par Bagheera et élevé par la louve Raksha.

Sont aussi expliquées avec toute la gravité poétique intrinsèqu­e au sujet, la loi de la jungle, récitée quotidienn­ement par les loups, la trêve observée en période de sécheresse (cette scène est d’une beauté indéniable), ainsi que la querelle qui oppose le féroce tigre Shere Khan et Mowgli. Car, obligé de quitter la meute, Mowgli s’enfonce dans la jungle en direction du village des hommes, ce qui lui permettra d’avoir accès à la Fleur rouge.

En chemin, il croise le serpent hypnotiseu­r Kaa (voix d’Ariane Moffatt, moins convaincan­te que celle du dessin animé) – une scène réussie, quoique trop courte –, et fait la connaissan­ce de l’ours Baloo (voix de Laurent Paquin), avec qui il ira trouver Louie (voix de Normand D’Amour), le roi des singes.

UNE JUNGLE LUXURIANTE TOURNÉE EN STUDIO

Une kyrielle de messages profonds – l’appartenan­ce au clan, la nature profonde de l’homme, son rapport à la nature, etc. – et de scènes émouvantes sont livrés avec une simplicité et une mesure qui font honneur à l’équipe de cette super production. Car la magie de ce long métrage, entièremen­t filmé en studio avec des animaux créés en images de synthèse, est perceptibl­e dès les premières minutes. Le monde de Kipling imaginé et créé sous la houlette de Jon Favreau est une jungle luxuriante, aux mille et un animaux au pelage réaliste et aux lieux extraordin­aires.

QUELQUES POINTS DE DÉCEPTION

De petits bémols émaillent malheureus­ement ce Livre de la jungle. À trop vouloir se réclamer du dessin animé, le réalisateu­r a eu la mauvaise idée d’incorporer la chanson de Baloo ( Il en faut peu pour être heureux), qui détonne avec le reste du long métrage, beaucoup plus subtil et dans lequel chaque animal possède ses notes musicales très discrètes.

Autre point de déception et qui, là aussi, jure avec le reste en venant briser le rythme: le nombre de scènes «d’action» (courses, poursuites, escalades, etc.) destinées sans doute à satisfaire un jeune public, gavé aux super héros de toutes sortes.

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Le roi Louie.
 ??  ?? La panthère Bagheera.
La panthère Bagheera.
 ??  ?? Le tigre Shere Khan.
Le tigre Shere Khan.
 ??  ?? La meute d’Akela.
La meute d’Akela.
 ??  ?? Le rôle de Mowgli a été confié à Neel Sethi.
Le rôle de Mowgli a été confié à Neel Sethi.
 ??  ?? De nombreuses scènes sont à couper le souffle, comme celle de la rencontre entre Mowglie et Kaa. PHOTOS COURTOISIE
De nombreuses scènes sont à couper le souffle, comme celle de la rencontre entre Mowglie et Kaa. PHOTOS COURTOISIE

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