Le Journal de Quebec - Weekend

UNE TROUBLANTE QUÊTE IDENTITAIR­E

C’est un rôle assez bref, mais ô combien marquant que l’actrice Élise Guilbault joue dans le thriller psychologi­que L’origine des espèces, le premier long métrage du réalisateu­r québécois Dominic Goyer qui nous plonge dans un univers singulier et un brin

- Maxime Demers

Dominic Goyer a passé des auditions pour trouver chacune des vedettes de son film, sauf une: Élise Guilbault. Déjà, en écrivant le scénario de L’origine des

espèces, le jeune cinéaste avait en tête l’image d’une Élise Guilbault froide et charismati­que pour le rôle de la mère du héros du film.

«Elle a vraiment été la première actrice à laquelle j’ai pensé», souligne-t-il.

«Comme elle joue un personnage qu’on ne voit pas longtemps, je voulais qu’elle marque les esprits rapidement et qu’on garde son visage en tête pendant tout le reste du film. Je savais qu’elle serait en mesure de faire cela en apportant tout son bagage de tragédienn­e.»

Heureuseme­nt pour lui, Élise Guilbault n’a pas été difficile à convaincre. Dès la lecture du scénario, l’actrice a souhaité en savoir plus sur l’univers du jeune réalisateu­r qui s’était déjà illustré avec quelques courts métrages ( La Monstre, Notre Nature). «J’ai tout de suite été très intéressée par Dominic et son univers, explique l’actrice d’Unité 9 et Yamaska.

«Il faut être brave pour écrire quelque chose comme cela. Son univers très particulie­r m’a fascinée, mais j’ai aussi aimé sa façon de voir le cinéma et la passion qu’il déploie. Dominic a une culture cinématogr­aphique incroyable.»

RUPTURES DE TON

Tourné il y a deux ans, L’origine des espèces – ancienneme­nt intitulé Lièvres – met en scène un jeune homme (Marc Paquet) qui, après la mort de sa mère (Élise Guilbault), apprend que l’homme qui l’a élevé n’est pas son vrai père. Il se lancera donc à la recherche de son père biologique sans se douter que cette enquête fera ressortir des vérités troublante­s sur sa mère. «C’est une femme un peu hors du temps, explique Élise Guilbault à propos de son personnage. «Quand on la voit, on a l’impression qu’elle est dans une autre dimension, qu’elle flotte ou qu’elle n’est pas sur le même plancher que tout le monde. Sa présence à l’écran est courte, mais on parle d’elle tout le long du film. Mon défi était donc de réussir à créer un intérêt assez grand pour que le cinéphile ait envie d’entendre parler d’elle tout le long du film.

«Mais pour moi, il n’y a pas de petit ou de grand rôle. Chaque rôle donne un vertige terrible. Parce qu’on veut tellement bien faire et qu’on veut justifier le choix du réalisateu­r.»

Dominic Goyer est conscient que le ton particulie­r de son film en déstabilis­era plusieurs. Quelque part entre le drame psychologi­que et le thriller existentie­l,

L’origine des espèces flirte tantôt avec la comédie tantôt avec le fantastiqu­e.

«Je suis un grand fan du cinéaste Bertrand Blier qui se permet tellement de libertés et de ruptures de ton dans son film», explique Goyer.

«D’une scène à l’autre, on ne sait jamais où Blier peut nous emmener. Il y a quelque chose dans cette idée qu’on ne sait jamais vers où on va.» Le film L’origine des espèces prend l’affiche le vendredi 22 avril.

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Une scène de L’origine des espèces.
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Élise Guilbault parvient à marquer les esprits avec son bref passage dans L’origine des espèces.

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