Le Journal de Quebec - Weekend
« TOURNER AU QUÉBEC ME MANQUE »
Même s’il enchaîne les rôles en Europe, Niels Schneider avoue que le Québec lui manque. Le comédien francoquébécois, révélé par les premiers films de Xavier Dolan, affirme qu’il est prêt à sauter dans le premier avion pour venir tourner dans un film québé
Joint en France pour discuter de son rôle aux côtés d’Isabelle Carré dans le film Le
coeur régulier, Schneider, vu pour la dernière fois dans un long métrage québécois dans Les amours imaginaires, en 2010, en a profité pour lancer un appel à peine subtil aux producteurs et réalisateurs d’ici.
«Ce n’est pas l’envie qui manque de tourner au Québec. On dirait que les gens pensent que l’Europe est un autre monde. Mais c’est juste six heures d’avion. J’adorerais tourner au Québec, ça me manque beaucoup», dit le comédien, dont le frère Aliocha a été à l’affiche de quelques longs métrages d’ici au cours des dernières années.
30 HEURES POUR 3 SECONDES
Il faut le croire sur parole, Niels Schneider, quand il dit qu’il ne craint pas les distances. Pour Le coeur régulier, il a fait plus de 30 heures d’avion pour aller tourner au Japon une séquence qui dure à peine trois secondes au montage final de ce drame réalisé par la réalisatrice belge Vanja D’Alcantera.
Le film raconte le voyage initiatique sur une île isolée japonaise d’une Française (Carré) après la mort tragique de son frère, joué par Schneider. On ne le voit donc que quelques minutes au début du film, à l’exception de cette courte scène de rêverie à Tojibo, un village hors du temps perdu sur une île.
«Même le douanier ne connaissait pas ça. Je venais de faire 18 heures de vol et il m’a dit qu’il ne croyait pas que ça existait. Finalement, il l’a “googlé” et m’a laissé passer quand il a vu que ça existe. Et, après ça, j’avais encore 15 heures de bateau à faire», raconte le comédien, qui n’est finalement resté qu’une journée avant de rentrer en Europe.
«Les hôtesses de l’air ne comprenaient pas trop», se rappelle-t-il en rigolant.
DANS LE FILM SUR DALIDA
Si Niels Schneider rêve du Québec, ce n’est pas parce qu’il manque d’ouvrage sur le Vieux Continent. Il est actif au théâtre et on le verra sur grand écran prochainement dans Polina, aux côtés de Juliette Binoche. Il sera aussi à l’affiche du film biographique Dalida dans le rôle de Jean Sobieski, avec qui la chanteuse avait entretenu une courte liaison dans les années 60.
«C’est un petit rôle», indique Schneider. «C’est un peintre dont le grand-père était roi de Pologne. Il rencontre Dalida au Festival de Cannes, ils ont une histoire ensemble, mais elle ne dure pas longtemps.»
Le film sortira le 11 janvier 2017 en France.
UN FILM RUSSE
Un défi imposant l’attend à la fin de l’été. Il tournera dans le nouveau film du cinéaste russe Andrei Smirnov. En Russie. Et il devra parler en russe.
«Je suis en train de l’apprendre. C’est pas facile», dit Schneider, qui croit qu’il a été repéré par l’équipe russe grâce à son rôle dans le film Polina.
«Je devais parler en russe et une partie du film se passe à Moscou. C’est venu aux oreilles d’une directrice de casting qui, du coup, pensait que je parlais russe couramment. Le réalisateur m’a demandé de faire une lecture en m’envoyant le scénario en cyrillique. Je lui ai dit que ce ne serait pas possible. Je lui ai demandé deux jours pour la travailler et, finalement, ça s’est bien passé.»