Le Journal de Quebec - Weekend

LE COMBAT N'ARRETE JAMAIS

- Vanessa Guimond Le Journal de Montréal

Sur Appalaches, Richard Séguin dédiait l’une de ses chansons à l’ex-premier ministre Stephen Harper. Intitulée Lettre au PM, la pièce dénonçait le manque d’écoute et les politiques en matière de défense du gouverneme­nt conservate­ur. Six mois après l’élection de Justin Trudeau et du Parti libéral du Canada, l’artiste croit que cette «décennie d’obscuranti­sme» laissera des séquelles sur le pays. «Disons-le, Stephen Harper était un homme qui n’aimait pas les arts, qui n’aimait pas la culture, a-t-il affirmé. Son parti n’aimait pas les débats d’idées. Il rejetait tout ce qui était novateur et progressis­te. Nous respirons mieux depuis qu’il n’est plus là. Cependant, ç’a laissé des séquelles, entre autres sur notre image à l’internatio­nal.» «Malgré tout, le Québec a répondu vivement à son approche, a-t-il ajouté, rassuré. Le combat n’arrête jamais. Quand j’étais jeune, j’avais l’impression que les choses pouvaient changer rapidement. Aujourd’hui, je sais que les choses prennent plus de temps, mais je sais aussi qu’elles peuvent changer. Souvent, on essaie de faire croire au peuple qu’il n’a pas de pouvoir, qu’il n’a d’autre choix que de rester inactif. Au contraire. Nous l’avons vu, entre autres, avec la victoire du Parc du mont Orford. Nous avons vu que les mouvements citoyens peuvent changer les choses. La poète Anne-Marie Alonzo disait que tout ce qui existe a d’abord été rêvé. Moi, je dis: offrons-nous la démesure; offrons-nous une meilleure éducation; laissons-nous respirer; respectons nos régions. C’est à ça que je rêve.»

TITRE INSPIRÉ

C’est la pièce Au bord du temps ( Elle me demande qui sont ces gens sur le chemin, seulement un sac dedans leurs mains. Elle me demande qui sont ces gens qui

vont à pied tout près, trop près des barbelés...), un appel à l’ouverture, qui a inspiré le titre du nouvel album de l’artiste.

«C’est ma petite-fille de 10 ans, un jour, qui m’a demandé si les réfugiés syriens venaient ici pour faire la guerre. Avec toutes les images des attentats qui ont été diffusées dernièreme­nt, les choses étaient confuses dans sa tête. J’ai donc décidé de répondre à ses questions dans une chanson. Ça m’a permis, en même temps, de parler de notre devoir d’accueil et du concept d’ouverture à l’autre. Je voulais dédramatis­er la situation, atténuer la peur qui y est associée. C’est dans cette chanson qu’on retrouve l’expression “les horizons nouveaux”: Au bord du temps, la vie, les mots rêvent toujours aux horizons nouveaux. »

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