Le Journal de Quebec - Weekend
« JE DOIS FONCER, C’EST TOUT »
AVEC TOUTES LES MODIFICATIONS DE DERNIÈRE MINUTE, ÇA FAIT BEAUCOUP DE CHOSES À GÉRER. C’EST IMPORTANT DE BIEN CONNAÎTRE TON CONTENU. »
Guy Jodoin se tiendra loin des réseaux sociaux demain soir. L’animateur du 31e Gala Artis n’ira pas voir les commentaires des gens sur internet entre deux pauses publicitaires, parce qu’il préfère s’attarder aux réactions du parterre et vivre le moment présent plus intensément. «C’est comme quand tu fais une pièce de théâtre: pour être totalement investi, tu dois rester concentré», indique le maître de cérémonie au Journal.
Guy Jodoin surmontera la tentation d’aller prendre le pouls des téléspectateurs assez facilement puisqu’il ne possède aucun compte Facebook et Twitter. Il s’est d’ailleurs procuré son premier téléphone cellulaire assez récemment.
«Je tourne beaucoup et quand j’ai fini de travailler, je n’ai pas envie d’avoir de lien avec personne, admet le comédien. Je suis un peu sauvage. Et j’ai vu du monde souffrir avec Facebook et Twitter. J’ai vu du monde pogner solidement les nerfs. Ce n’est donc pas quelque chose dont j’ai besoin présentement.»
Guy Jodoin se dit confiant du travail effectué au cours des derniers mois et d’avoir un bon gala entre les mains. Donc pas besoin d’aller mesurer l’approbation du public en temps réel en pleine émission. «De toute façon, si les gens n’aiment pas ça, je ne peux rien, rien, rien changer. Je ne peux pas accélérer la cadence, parce que tout est déjà planifié. Je dois foncer, c’est tout.»
RODAGE INTENSIF
Guy Jodoin et compagnie ont conçu le 31e Gala Artis en secret au cours des derniers mois. Quelques détails du prestigieux rendez-vous ont néanmoins filtré, comme la participation de DJ Champion au numéro d’ouverture réalisé par Pierre-Luc Gosselin et Nicholas Savard-L’Herbier du duo humoristique Les Satiriques. Louis-Jean Cormier chantera également lors du seg- ment In Memoriam visant à saluer la mémoire des nombreux artistes nous ayant quittés dernièrement. Enfin, Stéphanie St-Jean, qui gagnait La Voix au début du mois, offrira un numéro spécial.
De son côté, Guy Jodoin a rodé son monologue d’ouverture sur quelques scènes intimistes, dont celle du Bordel Comédie Club de Montréal. Il avait fait la même chose en 2015 avant d’animer son premier Gala Juste pour rire. Malgré quelques embûches, l’expérience s’est avérée concluante.
«Quand les humoristes arrivent au Bordel, ils connaissent leur monde. Ils sont habitués. Moi, ce n’est pas mon métier. C’est donc plus difficile. Mais ça s’est bien passé, parce que j’avais fait mes devoirs», résume l’acteur de formation.
Après chaque performance, Guy Jodoin recevait les notes des artisans du 31e Gala Artis, dont Jonathan Racine, producteur au contenu, Christian Viau, metteur en scène, et Pierre Fiola, script-éditeur.
«Charles Lafortune m’avait conseillé de roder mon numéro, explique Guy Jodoin. C’est la meilleure façon d’être prêt à toute éventualité. Parce que rendu au gala, c’est difficile de tout contrôler. Avec toutes les modifications de dernière minute, ça fait beaucoup de choses à gérer. C’est important de bien connaître ton contenu.»
DEUX MINUTES
Les gagnants bénéficieront de deux minutes pour livrer leur discours de remerciements demain soir. Mais si Guy Jodoin était parvenu à ses fins, les organisateurs du gala auraient remisé leur chronomètre.
«J’ai dû céder, admet l’animateur. Parce que d’habitude, je veux qu’on laisse les gagnants s’exprimer. Il faut arrêter de dire que c’est trop long ou pas assez long! C’est tellement dur, gagner. C’est une pression tellement énorme de monter sur scène pour accepter un trophée. Tu perds tous tes moyens. Tu perds tes mots…»
Guy Jodoin demande donc aux finalistes d’être parés à toute éventualité ce week-end.