Le Journal de Quebec - Weekend
UN COEUR BEAU, MAIS QUI NE TOUCHE PAS
Un visuel à couper le souffle ne suffit pas. Hymne à la vie, Le coeur régulier est un film qui manque singulièrement... de vitalité.
Coproduction à trois pays, la Belgique, la France et le Québec, Le coeur régulier épie le voyage de ressourcement d’une mère de famille, Alice (Isabelle Carré), qui se retrouve dans un village perdu du Japon après la mort tragique de son frère Nathan, joué par l’acteur franco-québécois Niels Schneider, qu’on voit brièvement dans la première partie du film.
La raison de ce périple? Suivre les traces de Nathan, qui avait retrouvé le goût à la vie auprès d’un vieux sage, ex-flic devenu habile dépisteur des âmes suicidaires qui lorgnent les hautes falaises de Tojimbo pour passer à l’acte.
LENT PROCESSUS
Le coeur régulier suit le lent, et plutôt silencieux, processus par lequel Alice, à travers diverses rencontres avec des per- sonnages hétéroclites, parviendra à réapprendre à écouter son coeur.
Cinquième roman de l’auteur Olivier Adam à se métamorphoser en film, Le
coeur régulier n’arrive malheureusement pas à s’extirper de la torpeur de son personnage principal et, du coup, ne parvient pas à susciter d’émotion chez le spectateur.
MAJESTUEUSES FALAISES
Sur le plan formel, la réalisatrice belge Vanja d’Alcantera, dont c’est le deuxième long métrage, accomplit pourtant du bon boulot. Sa caméra rend à merveille les majestueuses falaises de l’île japonaise où aboutit Alice. Sa direction d’acteurs s’avère pour sa part plus que convenable, à preuve le jeu très maîtrisé d’Isabelle Carré.
Tout ça n’évite pas que le sort d’Alice indiffère, si bien que lorsque nous arrivons au générique, seules les belles images nous restent en tête.