Le Journal de Quebec - Weekend
DANS LES GRANDES LIGUES
La carrière de Ria Mae a pris un nouveau tournant lorsqu’elle a signé un contrat de disque avec Sony Music, il y a un an. Depuis, l’auteure-compositrice-interprète à qui l’on doit la chanson Clothes Off, dont le vidéoclip a fait l’objet de plus de 1,8 mil
Vous êtes originaire d’Halifax, mais vous vous êtes récemment installée à Montréal. Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette ville? «J’ai eu l’occasion de visiter Montréal à quelques reprises et chaque fois, la ville me plaisait davantage. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis inspirée lorsque j’y suis. D’ailleurs, c’est lors de mon premier voyage à Montréal que j’ai écrit la plupart des chansons qui se trouvent sur mon disque. C’était il y a un peu plus de deux ans.»
Étiez-vous sous contrat avec Sony Music au moment où vous avez composé votre album? «Non. En fait, pendant un bon moment, je magasinais une maison de disques. En fait, j’allais seulement cogner aux portes des plus petites étiquettes. Pendant un an, j’ai essuyé les refus. J’ai donc décidé d’envoyer moi-même ma chanson Clothes Off aux radios. C’est à ce moment-là que Sony m’a appelée. C’était il y a un an.»
C’est le rappeur Classified qui a réalisé votre album. Pourquoi avoir fait appel à lui? «Nous sommes tous les deux originaires de la Nouvelle-Écosse. À mes yeux, il a toujours été une célébrité, et ce, avant même qu’il en devienne réellement une. Je m’étais toujours dit qu’un jour, lorsque je serais assez bonne, je lui demanderais de travailler avec moi. Lorsque j’ai eu quelques démos en main, je lui ai écrit un courriel – très maladroit – pour lui demander s’il accepterait de travailler avec moi. Finalement, lorsque nous nous sommes retrouvés en studio, nous avons réalisé que nous avions beaucoup d’affinités.»
Vous interprétez même un duo, Thoughts on Fire, sur l’album... «Cette chanson a été écrite le jour où j’ai signé mon contrat de disque. Comme je pensais que personne ne voulait travailler avec moi et que j’étais un peu désillusionnée, ç’a été un moment marquant, pour moi. Après la signature du contrat, j’étais très émotive. Je me suis tout de suite mise à pleurer. J’ai écrit cette chanson le soir même. Ce qui est étrange, c’est que Classified a vécu une histoire similaire. Il croyait, lui aussi, que personne ne voulait travailler avec lui, jusqu’à ce que Sony le contacte. C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire cette chanson ensemble. C’était parfait.»
Depuis ce fameux appel, il y a un an, de quelle façon votre vie a-t-elle changé? «J’écris de la musique et je donne des spectacles depuis un bon moment déjà, mais je dirais que j’ai davantage confiance en moi, aujourd’hui. Forcément, quand on essuie plusieurs refus, on finit par douter de son talent. Le fait que des gens croient en moi, ça m’a permis de me laisser aller dans mes élans créatifs. De plus, j’ai eu la chance de voyager en Europe et de prendre part à plusieurs festivals. C’est vraiment génial.»
Le vidéoclip de votre premier extrait, Clothes Off, a été vu 1,8 million de fois sur YouTube et vous venez de décrocher une nomination au prochain Much Mu- sic Video Awards dans la catégorie Best New Canadian Artist (meilleure nouvelle artiste canadienne). Cette aventure s’amorce de belle façon pour vous. «Jamais je n’aurais pensé que Clothes Off allait connaître une telle popularité. Quant à la nomination, c’est encore surréel, à mes yeux. Je n’aurais jamais cru cela possible un jour.»
Dans le clip de votre deuxième extrait, Gold, le réalisateur a choisi de mettre en lumière votre homosexualité. Avez-vous hésité avant de vous afficher aussi ouvertement?
«Quand le réalisateur m’a parlé de son concept, je me suis posé des questions. Je me suis demandé si je voulais me mettre dans cette position de vulnérabilité... Finalement, je me suis dit que nous avions peut-être besoin de mettre en scène ce type de relation plus souvent, dans les vidéoclips. J’ai dû être brave, mais ça en a valu la peine.
Tous les détails concernant l’artiste et son album se trouvent sur riamae.com.