Le Journal de Quebec - Weekend
PLEINS FEUX SUR LA MAGIE DES EFFETS VISUELS
Considéré comme une plaque tournante mondiale dans le domaine des effets visuels et de l’animation, Montréal accueillera cette semaine la seconde édition d’Effects MTL, un événement de deux jours d’activités et conférences consacrées à la création dans ce
Qu’ont en commun X-Men: Apocalypse, Game of Thrones, Le Revenant et Monde Jurassique? Ces films ou séries télé ont tous bénéficié de l’expertise et du talent d’artistes québécois pour la création de leurs effets visuels.
Dans la dernière année, pas moins de 12 000 plans d’effets visuels ont été créés par la vingtaine de studios montréalais. Et ce chiffre continue d’augmenter année après année.
«On considère que Montréal est actuellement quatrième au monde en création d’effets visuels et en animation mais dans les faits, on est presque rendus deuxième, souligne en entrevue Marine Lelièvre, la directrice de l’événement Effects MTL.
«Il y a Londres, en Angleterre, qui est très forte dans ce domaine, mais le Canada suit de près, avec Montréal, Toronto et Vancouver.
«On est très forts parce qu’on a développé de l’expertise et des talents, mais aussi parce qu’on est bien situés géographiquement et stratégiquement. Vancouver, par exemple, est très proche de Los Angeles. Au Québec, notre avantage est d’avoir une grande richesse dans la diversité des lieux de tournage et d’avoir un certain cachet européen. On est entre l’Europe et l’Amérique. Et, bien sûr, on offre de bons
crédits d’impôt. »
EN PLEINE CROISSANCE
C’est justement l’attrait de ces crédits d’impôt qui a permis à Montréal de s’im- poser rapidement dans l’industrie de l’animation et des effets visuels. En effet, depuis 2009, la métropole a enregistré une croissance annuelle de 25 % dans ce domaine. Une vingtaine de studios sont maintenant établis à Montréal, ce qui a permis la création de plus de 1500 emplois. «En 2009, il y a eu un gros boum avec la bonification des crédits d’impôt sur les effets visuels, observe Marine Lelièvre. «Il y a de gros studios qui sont venus ouvrir des bureaux à Montréal et se sont ajoutés aux entreprises locales qui ont continué de grandir. Les écoles se sont développées, les talents locaux aussi et en peu de temps, Montréal est devenue un endroit incontournable pour les effets visuels.» Selon elle, l’industrie des tournages étrangers a aussi grandement bénéficié de la croissance du secteur des effets visuels. «Ça va ensemble et les deux s’attirent parce que c’est pratique pour les producteurs de pouvoir faire la production et la post-production au même endroit. On l’a vu récemment avec un film comme X-Men: Apocalypse qui a été tourné au Québec et dont certains effets visuels ont été conçus à Montréal.»
UNIQUE EN SON GENRE
Le succès de la première édition d’Effects MTL l’an passé a incité les organisateurs de l’événement de viser plus grand cette année avec un programme plus large et ambitieux.
Les conférences d’Effects MTL s’adressent bien sûr aux gens de l’industrie, mais
certaines d’entre elles sont accessibles pour les cinéphiles qui souhaiteraient en apprendre plus sur la magie des effets visuels au cinéma. Les secrets des effets visuels de films comme Deadpool, Le Revenant et Le Chasseur: la guerre hivernale seront d’ailleurs dévoilés pendant ces deux jours d’activités.
«Avec le succès de la première édition l’an passé, on s’est aperçu qu’il y avait de la place pour ce genre d’événement, souligne Marine Lelièvre.
«Il y a une conférence du même genre qui a lieu en Californie. Mais Effects MTL est le seul événement au monde qui réunit le milieu des effets visuels à celui de l’animation.»
À court et à long terme, Effects MTL profitera évidemment aux studios montréalais et québécois qui souhaitent vendre leurs services aux producteurs étrangers.
«Des sommités mondiales de ce domaine et des dirigeants de grands studios seront présents à Montréal pour l’événement alors ce sera une bonne occasion pour les entreprises locales d’effets visuels de tenter de vendre leurs services et d’obtenir des contrats. Il y aura donc certainement des retombées économiques. C’est un des objectifs de l’événement», conclut Marine Lelièvre.