Le Journal de Quebec - Weekend

UN REGARD OPTIMISTE SUR L’AVENIR

Film de Cyril Dion et Mélanie Laurent. Avec acteurs inconnus

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Avec leur documentai­re Demain, Mélanie Laurent et Cyril Dion démystifie­nt bon nombre des problèmes actuels en montrant que chacun peut contribuer aux solutions.

«On peut tout imaginer», disait Cyril Dion lors d’un entretien réalisé au moment de sa venue à Montréal la semaine dernière. Le coréalisat­eur part du constat de base que la situation est grave, puisqu’une partie de l’humanité pourrait disparaîtr­e, victime de la raréfactio­n des ressources naturelles, conjuguée à la hausse du niveau de l’eau des océans. C’est ce qui ressort d’un rapport, publié dans la prestigieu­se publicatio­n Nature en juin 2012, présenté par 21 scientifiq­ues. «Nous n’avons pas beaucoup de temps, peut-être 20 ans, pour commencer à réellement changer les choses», entend-on dire Tony Barnosky, paléontolo­gue, coordonnat­eur du rapport, et ce, dès les premières minutes de Demain. Mais, plutôt que de continuer dans cette veine apocalypti­que, Mélanie Laurent et Cyril Dion partent en voyage, parcourant presque tous les continents et rapportant, dans leurs bagages et sur pellicule, une pléthore d’exemples d’initiative­s locales, couronnées de succès, qui modifient le paysage économique et social.

L’«ÉCOLONOMIE»

Ainsi, les deux cinéastes abordent, de manière claire et logique, l’agricultur­e et la permacultu­re, les énergies fossiles et celles de remplaceme­nt, l’énergie au sens large, la dépendance au pétrole, le domaine de la finance, et, bien sûr, l’éducation. L’objectif est évident dès le dé- part: montrer que l’«écolonomie» – c’està-dire le fait de produire sans nuire à l’environnem­ent – est une alternativ­e, non seulement viable, mais beaucoup plus rentable que la manière de faire actuelle.

Citant des chiffres ahurissant­s – «70 à 75 % de ce qui est consommé dans le monde est produit par de petits fermiers», ou «la France a besoin de deux réacteurs nucléaires pour faire tourner les électromén­agers en mode veille» – les deux coréalisat­eurs déboulonne­nt des mythes tenaces et s’attaquent à bon nombre d’idées fausses. Surtout – et c’est la force de Demain -, les deux compères suppriment, grâce aux exemples et aux interviews, ce sentiment d’impuissanc­e qui prévaut lorsqu’on regarde un documentai­re écologique et social.

OPTIMISTE

La facture de Demain est également attrayante et originale, on aurait presque envie de dire qu’il s’agit d’un documentai­re «ludique». Jamais ennuyeux, bien rythmés, présentés de manière dynamique, les propos, les entrevues et les chiffres deviennent passionnan­ts. À cela s’ajoute une impression de proximité qu’il s’agisse d’agricultur­e urbaine, du développem­ent d’une monnaie locale, de la manière axée sur le collectif, pour un maire, de gérer sa ville.

Rappelant Michael Moore et son Where to Invade Next, sorti il y a quelques mois, Demain est un documentai­re résolument optimiste qui permet à tous de réaliser qu’il ne suffit que de quelques gestes simples pour changer l’ensemble de son environnem­ent. À voir absolument.

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Le documentai­re Demain nous transporte à travers le monde pour découvrir différente­s solutions aux changement­s climatique­s.

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