Le Journal de Quebec - Weekend

ALEXANDRE DESPATIE EN ROUTE VERS RIO

- Marc-André Lemieux Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Alexandre Despatie a déjà commencé sa préparatio­n en vue des Jeux olympiques de Rio. Mais cette année, le jeune homme prend des mesures foncièreme­nt différente­s des années précédente­s pour s’assurer d’être paré à toute éventualit­é quand arrivera le 5 août. Pour la première fois, le triple champion du monde et médaillé olympique en plongeon n’ira pas s’entraîner au tremplin avant de partir pour le Brésil. Il se prépare plutôt à assumer les fonctions de chef d’antenne de Radio-Canada durant les deux semaines de compétitio­n. «C’est une préparatio­n beaucoup plus cérébrale», indique-t-il.

Au cours des deux prochains mois, Alexandre Despatie devra notamment apprendre la petite histoire des olympiens canadiens qui tenteront de briller durant la quinzaine. Des heures et des heures de lecture l’attendent.

«Parce qu’on est athlète, les gens pensent qu’on connaît tous les sports, mais c’est faux, souligne le nouveau trentenair­e. Je n’ai jamais eu beaucoup de temps pour aller voir d’autres compétitio­ns aux Jeux olympiques d’été parce que j’avais d’autres choses à faire!»

Entre deux meetings et trois séances d’étude, Alexandre Despatie planchera également sur Je vais à Rio, une série documentai­re retraçant la route de 11 athlètes en direction des Jeux olympiques. Dans le premier épisode, qui sera diffusé mardi soir, la caméra s’attarde sur Katerine Savard, une nageuse de Pont-Rouge, Hugo Barrette, un cycliste sur piste de 24 ans revenant d’une commotion cérébrale, et Pierre Mainville, un escrimeur en fauteuil roulant de 43 ans. On suit les sportifs partout, dans leur vie privée, durant leurs séances d’entraîneme­nt et même chez le médecin.

«C’est un côté du développem­ent des athlètes qu’on ne voit jamais, à moins d’être la famille, le chum, la blonde ou l’entraîneur, souligne Alexandre Despatie. Ça nous permet de découvrir leur côté humain.»

UN PENSEZ-Y BIEN

Quand on lui demande s’il aurait accepté de prendre part à pareil projet quand il était athlète profession­nel, Alexandre Despatie hésite. Et c’est compréhens­ible. Avant une compétitio­n, les sportifs de haut niveau ont besoin de beaucoup de concentrat­ion. Être entouré de caméras plusieurs heures par jour doit certaineme­nt compliquer les choses.

«J’aurais pris le temps d’y réfléchir sérieuseme­nt, note Despatie. C’est un pensez-y bien pour tout le monde. Le but, c’est de partager notre expérience avec tous ceux qui vont nous encourager durant les Jeux, mais le chemin vers les Olympiques n’est jamais en ligne droite. Il y a toujours des obstacles, qu’ils soient physiques ou mentaux.»

Chose certaine, Alexandre Despatie n’aurait pas voulu faire l’objet d’une telle série en 2012. Quelques semaines avant de partir pour Londres, il avait subi un grave accident quand sa tête avait heurté le tremplin lors d’une compétitio­n en Espagne. «Le mois avant les Jeux avait été hyper difficile», se rappelle-t-il.

Le plongeur n’aurait pas non plus choisi les JO de Pékin de 2008 puisqu’il s’était cassé un os du pied à quatre mois du moment de vérité.

«En fin de compte, avec le recul, j’aurais choisi mes premiers Jeux, ceux de Sydney en 2000, où tout était beau, tout était le fun, tout était grandiose… J’étais plus innocent. Je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais!»

SANS NOSTALGIE

Quand Alexandre Despatie regarde les différents espoirs olympiques s’entraîner dans Je vais à Rio, il n’éprouve aucun sentiment de nostalgie.

«J’étais à Toronto récemment et j’étais entouré d’athlètes. Je savais qu’à 100 jours des jeux, ils étaient rendus au point où chaque heure d’entraîneme­nt est comptée. Je me souviens de m’être dit: “Je ne voudrais pas être à leur place.” J’ai fait les Jeux quatre fois. C’est assez. Je ne m’ennuie pas de plonger. Je ne m’ennuie pas de cette vie… sauf peut-être de mes amis. Du côté compétitif, j’ai fait mon temps, j’ai accompli ce que j’avais à accomplir. J’ai pris ma retraite au bon moment. Je suis passé à autre chose.»

ICI Radio-Canada Télé présente Je vais à Rio dès mardi à 19 h 30. Également diffusé sur ICI RDI, ICI Explora et ICI Tou.tv.

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